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Les dernières notes et avis
Notes et avis 1 à 8 sur un total de 51
HHhH
Avis posté le 2013-12-02
- Passionnant
- XXe siècle
- Hitler
- Berlin
- Prague
- Intriguant
- Reinhard Heydrich
- Himmler
- Gabcik
- Kubic
Fascinant, captivant et instructif
L'auteur réussit un incroyable tour de force de combiner véracité historique et force de l'intrigue romanesque dans ce roman sur Heydrich, bras droit d'Himmler, et son assassinat à Prague en 1942.
Sur la vérité historique, l'auteur adopte un parti, celui de l'honneteté et de la vérité en n'hésitant pas à étaler ses incertitudes ainsi que ses hésitations. Un style qui surprend au départ mais se révèle rudement efficace pour transposer dans le monde du roman une vérité historique fort intéressance.
En ce qui concerne l'intrigue romanesque, le livre est tout simplement fascinant car il nous permet de plonger dans les étapes de cette histoire de l'Allemagne, en détaillant la psychologie des personnages, y compris Heydrich. C'est bien ce dernier qui est le personnage principal du roman, qui nous fascine sans que l'on réprouve pour autant le sort qui lui est réservé. Il détaille aussi une histoire que l'on peu l'occasion de raconter, celle de l'assassinnat perpétré contre Heydrich en 1942 à Prague.
L'auteur réussit un incroyable tour de force de combiner véracité historique et force de l'intrigue romanesque dans ce roman sur Heydrich, bras droit d'Himmler, et son assassinat à Prague en 1942.
Sur la vérité historique, l'auteur adopte un parti, celui de l'honneteté et de la vérité en n'hésitant pas à étaler ses incertitudes ainsi que ses hésitations. Un style qui surprend au départ mais se révèle rudement efficace pour transposer dans le monde du roman une vérité historique fort intéressance.
En ce qui concerne l'intrigue romanesque, le livre est tout simplement fascinant car il nous permet de plonger dans les étapes de cette histoire de l'Allemagne, en détaillant la psychologie des personnages, y compris Heydrich. C'est bien ce dernier qui est le personnage principal du roman, qui nous fascine sans que l'on réprouve pour autant le sort qui lui est réservé. Il détaille aussi une histoire que l'on peu l'occasion de raconter, celle de l'assassinnat perpétré contre Heydrich en 1942 à Prague.

Limonov
Avis posté le 2013-11-14
- XXe siècle
- Paris
- New York
- Moscou
- Serbie
- Kharkov
Un personnage attachant brillament narré
Limonov d'Emmanuel Carrère est passionnant à la fois parce que la vie de cet écrivain russe contient tous les ingrédients d'une intrigue romanesque (implications politiques, voyage au travers de l'histoire l'URSS puis de la Russie et des ex Républiques de l'URSS, désillusions multiples du personnage principal... etc), mais aussi parce qu'Emmanuel Carrère la narre tout en faisant part au lecteur de ses réflexions, hésitations, et des conditions dans lesquelles il est amené à prendre accroche avec son personnage.
Ce roman vous fera découvrir une histoire trop souvent mal connue, à travers un personnage auquel on s'attache très vite car, malgré ses souvent extrêmes, il révèle en réalité l'extraordinaire complexité des vies humaines, entre les convictions et les paradoxes.
Limonov d'Emmanuel Carrère est passionnant à la fois parce que la vie de cet écrivain russe contient tous les ingrédients d'une intrigue romanesque (implications politiques, voyage au travers de l'histoire l'URSS puis de la Russie et des ex Républiques de l'URSS, désillusions multiples du personnage principal... etc), mais aussi parce qu'Emmanuel Carrère la narre tout en faisant part au lecteur de ses réflexions, hésitations, et des conditions dans lesquelles il est amené à prendre accroche avec son personnage.
Ce roman vous fera découvrir une histoire trop souvent mal connue, à travers un personnage auquel on s'attache très vite car, malgré ses souvent extrêmes, il révèle en réalité l'extraordinaire complexité des vies humaines, entre les convictions et les paradoxes.

Les mandarins. Tome 2
Avis posté le 2013-11-08
- XXe siècle
- Paris
- New York
- Chicago
- Porto
Intéressant mais... long
La suite du Tome I fait place à davantage de relations amoureuses (aux Etats-Unis notamment), dans la mesure où les personnages ont du renoncer plus ou moins à l'action politique.
Ce tome II traite davantage encore que le premier du rôle des intellectuels, appréhendé cette fois-ci pour lui même (comparaison notamment avec le modèle US où les écrivains sont totalement déconnectés de la politique), et non pas dans ses rapports avec la politique dans le premier tome.
C'est néanmoins un aveu d'échec de la part de Simone de Beauvoir, qui conduit ses personnages à retourner inexorablement vers le questionnement politique, et finalement vers l'action.
S'agissant d'action, elle conduit dans ce tome à mettre en cause le rôle des intellectuels. Alors que le premier tome nous propose de voir l'action comme une continuation de la pensée (ce qui implique d'agir en conformité avec ses convictions, avec ses valeurs), le second tome interroge des actes qui rompent avec le continuum idéologique. Ainsi d'un collaborateur du journal ayant livré des juifs pendant la guerre, du rédacteur en chef de ce journal acceptant au travers d'un faux-témoignage de dédouaner un collabo pour sauver une maîtresse. Finalement, on en vient à s'interroger si chaque action n'éloigne pas un peu plus de sa pensée.
Quand le premier tome proposait toujours une action que les personnages parvenaient inexorablement à raccrocher à leur pensée (notamment s'agissant du silence choisi par les personnages sur les camps de travail en URSS), le second tome identifie la rupture qui peut exister, au point d'interroger le rôle des intellectuels au sein des sociétés modernes. Ainsi de l'échec pour le héros de porter sur la scène politique nationale les situations problématiques du Portugal et de Madagascar.
Côté relations sentimentales, elles sont marquées par l'éclatement des couples, et notamment par la relation de Anne Dubreuilh, narratrice, avec Lewis. Relation qui a ceci d'original qu'elle a pour cadre New York et Chicago, soit les villes d'un monde que les personnages sont censés refuser. Mais là aussi, cette aspiration à la liberté est contrariée par la volatilité des sentiments amoureux, source d'échec et de retour vers le milieu intellectuel.
Même reproche que pour le tome I, le style excessivement réflexif de De Beauvoir rend le roman excessivement long, quoique le Tome II soit plus fluide que le Tome I, notamment parce que les personnages sont connus.
La suite du Tome I fait place à davantage de relations amoureuses (aux Etats-Unis notamment), dans la mesure où les personnages ont du renoncer plus ou moins à l'action politique.
Ce tome II traite davantage encore que le premier du rôle des intellectuels, appréhendé cette fois-ci pour lui même (comparaison notamment avec le modèle US où les écrivains sont totalement déconnectés de la politique), et non pas dans ses rapports avec la politique dans le premier tome.
C'est néanmoins un aveu d'échec de la part de Simone de Beauvoir, qui conduit ses personnages à retourner inexorablement vers le questionnement politique, et finalement vers l'action.
S'agissant d'action, elle conduit dans ce tome à mettre en cause le rôle des intellectuels. Alors que le premier tome nous propose de voir l'action comme une continuation de la pensée (ce qui implique d'agir en conformité avec ses convictions, avec ses valeurs), le second tome interroge des actes qui rompent avec le continuum idéologique. Ainsi d'un collaborateur du journal ayant livré des juifs pendant la guerre, du rédacteur en chef de ce journal acceptant au travers d'un faux-témoignage de dédouaner un collabo pour sauver une maîtresse. Finalement, on en vient à s'interroger si chaque action n'éloigne pas un peu plus de sa pensée.
Quand le premier tome proposait toujours une action que les personnages parvenaient inexorablement à raccrocher à leur pensée (notamment s'agissant du silence choisi par les personnages sur les camps de travail en URSS), le second tome identifie la rupture qui peut exister, au point d'interroger le rôle des intellectuels au sein des sociétés modernes. Ainsi de l'échec pour le héros de porter sur la scène politique nationale les situations problématiques du Portugal et de Madagascar.
Côté relations sentimentales, elles sont marquées par l'éclatement des couples, et notamment par la relation de Anne Dubreuilh, narratrice, avec Lewis. Relation qui a ceci d'original qu'elle a pour cadre New York et Chicago, soit les villes d'un monde que les personnages sont censés refuser. Mais là aussi, cette aspiration à la liberté est contrariée par la volatilité des sentiments amoureux, source d'échec et de retour vers le milieu intellectuel.
Même reproche que pour le tome I, le style excessivement réflexif de De Beauvoir rend le roman excessivement long, quoique le Tome II soit plus fluide que le Tome I, notamment parce que les personnages sont connus.

Les mandarins. Tome 1
Avis posté le 2013-11-08
- XXe siècle
- Paris
- New York
- Porto
Intéressant mais... long
Il s'agit du premier tome de ce roman ayant valu à Simone de Beauvoir le prix Goncourt en 1954. L'auteure s'est inspirée de sa vie, et l'on reconnait sans peine les personnages de Sartre et Camus dans Robert Dubreuilh (intellectuel soutien du parti communiste) et Henri Perron (fondateur du journal L'Espoir, plus fréquemment en proie au questionnement s'agissant du soutien à l'URSS).
Les Mandarins offre pour cadre l'après-guerre 1939 - 45. Pour être exact, il commence à la libération de la France, au moment où la guerre semble inexorablement gagnée. L'auteure nous propose de découvrir le parcours croisé de plusieurs intellectuels, avec pour idée principale la reprise de leur activité après le conflit. Ceux-ci ont été plus ou moins impliqués dans les activités de la résistance (rédaction d'un journal, actes de résistance... etc), mais la vie intellectuelle en tant que telle semblait s'être arrêtée.
Comment la reprendre à l'heure où l'action laisse place à la réaction, notamment au travers de l'épuration, à l'heure où la France semble coincée entre URSS et Etats-Unis, à l'heure où le parti communiste semble rendre impossible toute pensée en dehors de l'appareil du parti - car ces intellectuels sont de gauche, et ont a priori choisi le camp de l'URSS.
Le tout mâtiné des relations amoureuses qui peuvent se travers dans et aux contours de ce petit monde.
Au rang des points les plus positifs, on peut noter le style, très travaillé, marqué par une alternance de narrateurs : parfois le narrateur est impersonnel ; d'autres fois c'est Anne Dubreuilh qui narre, notamment ses histoires - frasques ? - amoureuses. Le vocabulaire est également très travaillé.
On aurait pu voir dans l'entreprise de De Beauvoir une tentative de se dédouaner de son soutien à l'URSS, mais en réalité les questions sont plutôt bien posées. Et l'on s'attache finalement à voir ces personnages hâpés par le piège du soutien à l'URSS, au point que leur activité intellectuelle est sacrifiée au profit de la politique.
Seulement, voilà, tous ces éléments sont déployés sur deux tomes de 500 pages, avec des états d'âmes permanents. Et l'on se dit immanquablement qu'ils auraient pu être traités plus rapidement.
A coup sûr cette longueur, qui nous fait éprouver l'hésitation des personnages, marque-t-elle une forme de renoncement à l'action, et à l'efficacité, au profit d'une appréhension en permanence réflexive et intellectualisée des évènements.
Il s'agit du premier tome de ce roman ayant valu à Simone de Beauvoir le prix Goncourt en 1954. L'auteure s'est inspirée de sa vie, et l'on reconnait sans peine les personnages de Sartre et Camus dans Robert Dubreuilh (intellectuel soutien du parti communiste) et Henri Perron (fondateur du journal L'Espoir, plus fréquemment en proie au questionnement s'agissant du soutien à l'URSS).
Les Mandarins offre pour cadre l'après-guerre 1939 - 45. Pour être exact, il commence à la libération de la France, au moment où la guerre semble inexorablement gagnée. L'auteure nous propose de découvrir le parcours croisé de plusieurs intellectuels, avec pour idée principale la reprise de leur activité après le conflit. Ceux-ci ont été plus ou moins impliqués dans les activités de la résistance (rédaction d'un journal, actes de résistance... etc), mais la vie intellectuelle en tant que telle semblait s'être arrêtée.
Comment la reprendre à l'heure où l'action laisse place à la réaction, notamment au travers de l'épuration, à l'heure où la France semble coincée entre URSS et Etats-Unis, à l'heure où le parti communiste semble rendre impossible toute pensée en dehors de l'appareil du parti - car ces intellectuels sont de gauche, et ont a priori choisi le camp de l'URSS.
Le tout mâtiné des relations amoureuses qui peuvent se travers dans et aux contours de ce petit monde.
Au rang des points les plus positifs, on peut noter le style, très travaillé, marqué par une alternance de narrateurs : parfois le narrateur est impersonnel ; d'autres fois c'est Anne Dubreuilh qui narre, notamment ses histoires - frasques ? - amoureuses. Le vocabulaire est également très travaillé.
On aurait pu voir dans l'entreprise de De Beauvoir une tentative de se dédouaner de son soutien à l'URSS, mais en réalité les questions sont plutôt bien posées. Et l'on s'attache finalement à voir ces personnages hâpés par le piège du soutien à l'URSS, au point que leur activité intellectuelle est sacrifiée au profit de la politique.
Seulement, voilà, tous ces éléments sont déployés sur deux tomes de 500 pages, avec des états d'âmes permanents. Et l'on se dit immanquablement qu'ils auraient pu être traités plus rapidement.
A coup sûr cette longueur, qui nous fait éprouver l'hésitation des personnages, marque-t-elle une forme de renoncement à l'action, et à l'efficacité, au profit d'une appréhension en permanence réflexive et intellectualisée des évènements.