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À découvrir
On ne peut plus autobiographique, les Mandarins (prix Goncourt de 1954) est un témoignage passionnant d'une façon de vivre qui n'est plus : une époque où les intellectuels étaient engagés, passionnés jusqu'à la mort pour défendre leurs idées.
Une œuvre à lire absolument !
Ce livre deviendra bientôt illisible : tout commence à dater , les passions issues de la guerre, le PCF tout puissant, l'amour "libre" pourquoi comment, les surprises parties, le journal clandestin... seul l'homme politique, grand carnassier, qui traverse le récit reste actuel...Il paraît que ce roman est largement autobiographique. Pour en savoir pus sur S d B on ne se passera pas du Lièvre de Patagonie.
Intéressant mais... long
Il s'agit du premier tome de ce roman ayant valu à Simone de Beauvoir le prix Goncourt en 1954. L'auteure s'est inspirée de sa vie, et l'on reconnait sans peine les personnages de Sartre et Camus dans Robert Dubreuilh (intellectuel soutien du parti communiste) et Henri Perron (fondateur du journal L'Espoir, plus fréquemment en proie au questionnement s'agissant du soutien à l'URSS).
Les Mandarins offre pour cadre l'après-guerre 1939 - 45. Pour être exact, il commence à la libération de la France, au moment où la guerre semble inexorablement gagnée. L'auteure nous propose de découvrir le parcours croisé de plusieurs intellectuels, avec pour idée principale la reprise de leur activité après le conflit. Ceux-ci ont été plus ou moins impliqués dans les activités de la résistance (rédaction d'un journal, actes de résistance... etc), mais la vie intellectuelle en tant que telle semblait s'être arrêtée.
Comment la reprendre à l'heure où l'action laisse place à la réaction, notamment au travers de l'épuration, à l'heure où la France semble coincée entre URSS et Etats-Unis, à l'heure où le parti communiste semble rendre impossible toute pensée en dehors de l'appareil du parti - car ces intellectuels sont de gauche, et ont a priori choisi le camp de l'URSS.
Le tout mâtiné des relations amoureuses qui peuvent se travers dans et aux contours de ce petit monde.
Au rang des points les plus positifs, on peut noter le style, très travaillé, marqué par une alternance de narrateurs : parfois le narrateur est impersonnel ; d'autres fois c'est Anne Dubreuilh qui narre, notamment ses histoires - frasques ? - amoureuses. Le vocabulaire est également très travaillé.
On aurait pu voir dans l'entreprise de De Beauvoir une tentative de se dédouaner de son soutien à l'URSS, mais en réalité les questions sont plutôt bien posées. Et l'on s'attache finalement à voir ces personnages hâpés par le piège du soutien à l'URSS, au point que leur activité intellectuelle est sacrifiée au profit de la politique.
Seulement, voilà, tous ces éléments sont déployés sur deux tomes de 500 pages, avec des états d'âmes permanents. Et l'on se dit immanquablement qu'ils auraient pu être traités plus rapidement.
A coup sûr cette longueur, qui nous fait éprouver l'hésitation des personnages, marque-t-elle une forme de renoncement à l'action, et à l'efficacité, au profit d'une appréhension en permanence réflexive et intellectualisée des évènements.