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Arnaud - 2

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Les dernières notes et avis

Notes et avis 1 à 8 sur un total de 139
Carbone & Silicium
Avis posté le 2020-10-10
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    Carbone et Silicium, deux androïdes en tous points semblables à leurs créateurs voient le jour. Ils passeront leur existence à fouler la terre, les pieds ancrés au sol et leurs cerveaux de silicium parcourant parfois la toile à la vitesse de la pensée. A travers leurs yeux, nous suivrons 271 années de l’inexorable effondrement de la civilisation humaine. Sans avoir l’air d’y toucher, avec simplicité, Mathieu Bablet explore des thématiques fortes et profondes : qu’est-ce qui fonde l’humanité d’un être ; la force du lien ; le sens de la vie… Un roman graphique au trait maîtrisé, à l’esthétique architecturale. Un écho subtil du 9ème art au Blade Runner de Ridley Scott. Mais un écho qui vous laissera étrangement serein devant la fin de la société des Hommes. Peut-être parce qu’elle apparaît inévitable, comme une obsolescence programmée du Monde… Merci Mathieu Bablet pour cette merveille !
    Carbone et Silicium, deux androïdes en tous points semblables à leurs créateurs voient le jour. Ils passeront leur existence à fouler la terre, les pieds ancrés au sol et leurs cerveaux de silicium parcourant parfois la toile à la vitesse de la pensée. A travers leurs yeux, nous suivrons 271 années de l’inexorable effondrement de la civilisation humaine. Sans avoir l’air d’y toucher, avec simplicité, Mathieu Bablet explore des thématiques fortes et profondes : qu’est-ce qui fonde l’humanité d’un être ; la force du lien ; le sens de la vie… Un roman graphique au trait maîtrisé, à l’esthétique architecturale. Un écho subtil du 9ème art au Blade Runner de Ridley Scott. Mais un écho qui vous laissera étrangement serein devant la fin de la société des Hommes. Peut-être parce qu’elle apparaît inévitable, comme une obsolescence programmée du Monde… Merci Mathieu Bablet pour cette merveille !
    Les Indes Fourbes
    Avis posté le 2019-10-12
      Ayroles et Guarnido chez les Picaros !
      Don Pablos de Ségovie est un gueux. Vil gredin et sans une once de dignité, il a pourtant des principes : ceux légués par son père. Et en premier lieu : "toutes les vilénies sont admises pour ne pas crever". Rêvant de s'élever au-dessus de sa misérable condition, il part aux Indes, imaginant de sombres machinations pour parvenir à ses fins. Non sans quelques échecs qui font tout le pittoresque de ce roman graphique picaresque. Album sublime, intelligent, documenté, drôle et truffé de clins d’œil. Une totale réussite. Quand Ayroles et Guarnido fâchés, señor, eux toujours produire chefs-d’œuvre ainsi !
      Don Pablos de Ségovie est un gueux. Vil gredin et sans une once de dignité, il a pourtant des principes : ceux légués par son père. Et en premier lieu : "toutes les vilénies sont admises pour ne pas crever". Rêvant de s'élever au-dessus de sa misérable condition, il part aux Indes, imaginant de sombres machinations pour parvenir à ses fins. Non sans quelques échecs qui font tout le pittoresque de ce roman graphique picaresque. Album sublime, intelligent, documenté, drôle et truffé de clins d’œil. Une totale réussite. Quand Ayroles et Guarnido fâchés, señor, eux toujours produire chefs-d’œuvre ainsi !
      Serena
      Avis posté le 2018-04-04
        Les rousses comptent pas pour des prunes !
        1930, dans les Appalaches. La vie est dure pour les gens du commun alors que la Grande Dépression ravage l'Amérique. Certains investisseurs savent pourtant profiter des opportunités qui s'ouvrent à eux. C'est le cas de George Pemberton qui exploite sans scrupule de pauvres bougres au sein de sa scierie, laquelle dénude chaque jour un peu plus les flancs des Smoky Mountains. Pemberton ramène un matin une femme frêle à la chevelure d'un roux flamboyant : Serena, sa toute jeune épouse. Si Pemberton est un homme âpre, Serena va révéler une ambition aussi démesurée que son âme est noire. Juchée sur son cheval blanc, un aigle sur son bras et son homme de main dans son ombre, elle marquera de son empreinte rouge sang l'histoire de cette terre harassée. Le roman de Ron Rash est ici intelligemment mis en scène par Anne Caroline Pandolfo et le trait brut de Terkel Risbjerg. On plonge lentement dans le tourbillon d'un thriller d'une noirceur et d'une dureté de plus en plus sidérante. Une pleine réussite !
        1930, dans les Appalaches. La vie est dure pour les gens du commun alors que la Grande Dépression ravage l'Amérique. Certains investisseurs savent pourtant profiter des opportunités qui s'ouvrent à eux. C'est le cas de George Pemberton qui exploite sans scrupule de pauvres bougres au sein de sa scierie, laquelle dénude chaque jour un peu plus les flancs des Smoky Mountains. Pemberton ramène un matin une femme frêle à la chevelure d'un roux flamboyant : Serena, sa toute jeune épouse. Si Pemberton est un homme âpre, Serena va révéler une ambition aussi démesurée que son âme est noire. Juchée sur son cheval blanc, un aigle sur son bras et son homme de main dans son ombre, elle marquera de son empreinte rouge sang l'histoire de cette terre harassée. Le roman de Ron Rash est ici intelligemment mis en scène par Anne Caroline Pandolfo et le trait brut de Terkel Risbjerg. On plonge lentement dans le tourbillon d'un thriller d'une noirceur et d'une dureté de plus en plus sidérante. Une pleine réussite !
        Essence
        Avis posté le 2018-01-26
          A découvrir !
          Achille est mort. Il erre en compagnie d’un ange gardien sexy sur les grandes routes du purgatoire, toujours au volant d’une voiture d'exception. Il doit comprendre comment il est arrivé là, pourquoi sa vie a pris fin. Il lui faut avant toute chose accepter cet état de fait… Un roman graphique surprenant, iconoclaste et dépaysant. Benjamin Flao, par son trait, sa mise en couleurs et ses prises de vues - par ses nombreux clins d’œil aussi - convoque Moebius, Bess, Hergé ou encore Boucq et nous offre une œuvre d’une grande qualité graphique. Alors bien sûr, si l’on n’est pas obligé d’être passionné par le monde de l’automobile - et de loin - pour apprécier cette BD, il faut dire que cela doit aider grandement. Mais le récit de Fred Bernard propose beaucoup plus : un voyage, un road trip onirique dans les grands espaces de l’inconscient ; une descente hallucinée dans les zones frontières du purgatoire, une enquête à mi-chemin entre notre monde et le paradis (des pilotes !).
          Achille est mort. Il erre en compagnie d’un ange gardien sexy sur les grandes routes du purgatoire, toujours au volant d’une voiture d'exception. Il doit comprendre comment il est arrivé là, pourquoi sa vie a pris fin. Il lui faut avant toute chose accepter cet état de fait… Un roman graphique surprenant, iconoclaste et dépaysant. Benjamin Flao, par son trait, sa mise en couleurs et ses prises de vues - par ses nombreux clins d’œil aussi - convoque Moebius, Bess, Hergé ou encore Boucq et nous offre une œuvre d’une grande qualité graphique. Alors bien sûr, si l’on n’est pas obligé d’être passionné par le monde de l’automobile - et de loin - pour apprécier cette BD, il faut dire que cela doit aider grandement. Mais le récit de Fred Bernard propose beaucoup plus : un voyage, un road trip onirique dans les grands espaces de l’inconscient ; une descente hallucinée dans les zones frontières du purgatoire, une enquête à mi-chemin entre notre monde et le paradis (des pilotes !).
          Le retour
          Avis posté le 2017-02-15
            librement inspiré de la vie de César Manrique
            C'est l'histoire d'un artiste. Un grand artiste. Un artiste au caractère rêche, nanti d'une volonté farouche confinant au despotisme. C'est aussi l'histoire d'une île. Une petite île à la beauté rugueuse comme l'andésite qui en est le socle. De retour après de longues années d'absence, Cristobal décide de sauver l'écrin de son enfance, cette île jusqu'ici préservée des griffes des promoteurs immobiliers, en la sublimant par son art sans la dénaturer. Mais ce faisant, Cristobal ne remplace-t-il pas une dictature par une autre : la sienne ? Qu'elle est réussie cette œuvre de Bruno Duhamel ! Une idée originale, intelligemment scénarisée, des personnages bien définis et des dessins très graphiques.
            C'est l'histoire d'un artiste. Un grand artiste. Un artiste au caractère rêche, nanti d'une volonté farouche confinant au despotisme. C'est aussi l'histoire d'une île. Une petite île à la beauté rugueuse comme l'andésite qui en est le socle. De retour après de longues années d'absence, Cristobal décide de sauver l'écrin de son enfance, cette île jusqu'ici préservée des griffes des promoteurs immobiliers, en la sublimant par son art sans la dénaturer. Mais ce faisant, Cristobal ne remplace-t-il pas une dictature par une autre : la sienne ? Qu'elle est réussie cette œuvre de Bruno Duhamel ! Une idée originale, intelligemment scénarisée, des personnages bien définis et des dessins très graphiques.
            Collaboration horizontale
            Avis posté le 2017-02-11
              Un petit bijou !
              1942. Paris est occupée. L'ordinaire tâche de trouver sa place dans un quotidien fait de violences latentes, de renoncements, de luttes secrètes et parfois intimes. C'est le lot des occupants d'un immeuble du douzième arrondissement. Leurs relations se tissent au gré des suspicions et des entraides. Chacun a son petit secret et celui de Rose n'est de loin pas le plus facile à cacher : elle aime Mark, un officier allemand, d'un amour pur et sans tâche. La libération sonne le glas des faux semblants, les masques tombent, nous révélant les vrais visages des voisins de Rose. Un récit à la sensibilité toute féminine qui lui donne sa force et sa légitimité. La métaphore graphique est ici innovante et au summum de son expressivité. C'est beau, c'est intelligent, c'est délicat.
              1942. Paris est occupée. L'ordinaire tâche de trouver sa place dans un quotidien fait de violences latentes, de renoncements, de luttes secrètes et parfois intimes. C'est le lot des occupants d'un immeuble du douzième arrondissement. Leurs relations se tissent au gré des suspicions et des entraides. Chacun a son petit secret et celui de Rose n'est de loin pas le plus facile à cacher : elle aime Mark, un officier allemand, d'un amour pur et sans tâche. La libération sonne le glas des faux semblants, les masques tombent, nous révélant les vrais visages des voisins de Rose. Un récit à la sensibilité toute féminine qui lui donne sa force et sa légitimité. La métaphore graphique est ici innovante et au summum de son expressivité. C'est beau, c'est intelligent, c'est délicat.