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Les dernières notes et avis
Notes et avis 1 à 8 sur un total de 79
Les bulles
Avis posté le 2012-05-23
De quelques bulles...
38 nouvelles percutantes et ciselées dans lesquelles Claire Castillon explore un art de la chute addictif.
Le couple, la famille, la sexualité, la maternité, autant de terrains de jeu rêvés pour l'auteur qui s'empare de ce matériau avec une belle énergie et une liberté de ton réjouissante.
Des individualités enfermées consciemment ou non dans leur monde, dans leur bulle.
Spécimens rares ? Cas isolés ? Rien de cela.
Le lecteur est entraîné dans une ronde menée par des personnages tout aussi drôles qu'inquiétants.
Et quand, sous la plume de l'auteur, la bulle menace d'éclater, ce n'est que pour mieux mettre en lumière ce qui nous relie à ces étranges créatures et nous les rend si familières.
Dans ce recueil prend forme une Comédie Humaine... trop humaine et terriblement attachante.
38 nouvelles percutantes et ciselées dans lesquelles Claire Castillon explore un art de la chute addictif.
Le couple, la famille, la sexualité, la maternité, autant de terrains de jeu rêvés pour l'auteur qui s'empare de ce matériau avec une belle énergie et une liberté de ton réjouissante.
Des individualités enfermées consciemment ou non dans leur monde, dans leur bulle.
Spécimens rares ? Cas isolés ? Rien de cela.
Le lecteur est entraîné dans une ronde menée par des personnages tout aussi drôles qu'inquiétants.
Et quand, sous la plume de l'auteur, la bulle menace d'éclater, ce n'est que pour mieux mettre en lumière ce qui nous relie à ces étranges créatures et nous les rend si familières.
Dans ce recueil prend forme une Comédie Humaine... trop humaine et terriblement attachante.

Nagasaki
Avis posté le 2012-05-23
Nagasaki
Nagasaki, début du troisième millénaire.
" Sans vouloir exagérer, je ne suis pas grand-chose. Je cultive des habitudes de célibataire qui me servent de garde-fou et me permettent de me dire qu'au fond je ne démérite pas trop."
M. Shimura est un paisible météorologue, un quinquagénaire à la vie bien rangée, dont le métier repose sur ses capacités de prévision et d'anticipation.
Son quotidien revêt une étrange tournure lorsque d'infimes modulations semblent affecter son habitation.
Serait-il victime d'une subreptice intrusion à son domicile ou d'une fantaisiste hallucination ?
Semblable à une eau qu'un simple jet de pierre aurait transformée en une surface mouvante, ridée de fines vagues et d'ondes circulaires, ce roman nous trouble par sa capacité à faire naître et à entretenir le doute dans notre esprit de lecteur.
Avec retenue et mesure, Eric Faye explore ces instants de glissement progressif en territoire inconnu, lorsque la réalité et la perception que nous en avons - loin de s'accorder- se disjoignent.
Fascinant !
Nagasaki, début du troisième millénaire.
" Sans vouloir exagérer, je ne suis pas grand-chose. Je cultive des habitudes de célibataire qui me servent de garde-fou et me permettent de me dire qu'au fond je ne démérite pas trop."
M. Shimura est un paisible météorologue, un quinquagénaire à la vie bien rangée, dont le métier repose sur ses capacités de prévision et d'anticipation.
Son quotidien revêt une étrange tournure lorsque d'infimes modulations semblent affecter son habitation.
Serait-il victime d'une subreptice intrusion à son domicile ou d'une fantaisiste hallucination ?
Semblable à une eau qu'un simple jet de pierre aurait transformée en une surface mouvante, ridée de fines vagues et d'ondes circulaires, ce roman nous trouble par sa capacité à faire naître et à entretenir le doute dans notre esprit de lecteur.
Avec retenue et mesure, Eric Faye explore ces instants de glissement progressif en territoire inconnu, lorsque la réalité et la perception que nous en avons - loin de s'accorder- se disjoignent.
Fascinant !

Le prisonnier
Avis posté le 2012-05-23
Le prisonnier
" Les hommes sont arrivés chez Julia en pleine nuit.Ils se sont présentés à plusieurs, cinq, six, elle n'est plus très sûre, ils ont tambouriné à sa porte comme des forcenés et ils ont dit tu dois venir l'institutrice, tout de suite, on a arrêté Papa, il est là, à deux pas, il faut que tu lui apportes à manger et que tu le nettoies un peu, tu sais, il n'est pas beau à voir, allez viens."
Une nuit d'octobre, dans un petit hameau de montagne perdu.
Traqué depuis des mois, Papa, ce criminel dit-on, "ordure pour les uns, héros pour les autres ", échoue dans la salle de classe de la jeune Julia.
Le hasard va mettre en présence deux êtres hors-norme, à la marge d'une société qui ne saurait les voir ni tenter de les comprendre.
Quittée par son amant, toute à la douleur de cette trahison amoureuse, Julia s'abîme chaque nuit dans l'alcool et la violence. Dans l'indifférence de tous.
Sa rage intérieure ne trouve alors d'apaisement que lorsque, assise à son piano, ses doigts font résonner le premier mouvement d'une sonate de Beethoven.
Au loin, le bruissement mat et sourd de la rumeur du monde.
Confrontée au prisonnier, à son regard, l'institutrice doit faire face à cet autre, ce soi-disant monstre.
Si la peur, le doute, la colère et l'espoir alternent crescendo dans son esprit, Papa reste, lui, sans illusions quant à l'issue fatale de cette nuit.
Anne Plantagenet, par son écriture sensorielle et puissante, nous entraîne au plus près du coeur et de la folie des hommes.
Et Julia nous apparaît, chassant ses démons, trouver son chemin vers l'humanité.
" Les hommes sont arrivés chez Julia en pleine nuit.Ils se sont présentés à plusieurs, cinq, six, elle n'est plus très sûre, ils ont tambouriné à sa porte comme des forcenés et ils ont dit tu dois venir l'institutrice, tout de suite, on a arrêté Papa, il est là, à deux pas, il faut que tu lui apportes à manger et que tu le nettoies un peu, tu sais, il n'est pas beau à voir, allez viens."
Une nuit d'octobre, dans un petit hameau de montagne perdu.
Traqué depuis des mois, Papa, ce criminel dit-on, "ordure pour les uns, héros pour les autres ", échoue dans la salle de classe de la jeune Julia.
Le hasard va mettre en présence deux êtres hors-norme, à la marge d'une société qui ne saurait les voir ni tenter de les comprendre.
Quittée par son amant, toute à la douleur de cette trahison amoureuse, Julia s'abîme chaque nuit dans l'alcool et la violence. Dans l'indifférence de tous.
Sa rage intérieure ne trouve alors d'apaisement que lorsque, assise à son piano, ses doigts font résonner le premier mouvement d'une sonate de Beethoven.
Au loin, le bruissement mat et sourd de la rumeur du monde.
Confrontée au prisonnier, à son regard, l'institutrice doit faire face à cet autre, ce soi-disant monstre.
Si la peur, le doute, la colère et l'espoir alternent crescendo dans son esprit, Papa reste, lui, sans illusions quant à l'issue fatale de cette nuit.
Anne Plantagenet, par son écriture sensorielle et puissante, nous entraîne au plus près du coeur et de la folie des hommes.
Et Julia nous apparaît, chassant ses démons, trouver son chemin vers l'humanité.

L'Evaporation de l'oncle
Avis posté le 2012-05-23
Evaporation !
Lorsqu'une personne disparaît, les Japonais usent du merveilleux et énigmatique mot d'évaporation.
Fantômes, spectres, nébuleux absents sont au coeur de ce fantastique, fantaisiste et réflexif roman.
De corps il sera beaucoup question et lorsque un corps s'évapore, l'auteur entre en scène.
Dans un Japon atemporel, où les légendes font partie du quotidien, Yasu part à la recherche de son oncle paternel, disparu lorsque lui-même était enfant. Un beau jour de mai, alors qu'il quitte son village de montagne, sait-il que sa quête le tiendra éloigné de son épouse Yunko plus d'un an ?
De lignes de fuites en ligne d'horizon, au fil des saisons, il arpente les paysages qui s'ouvrent à son regard.
C'est une écriture du mouvement qui se déroule sous nos yeux, un roman "cinétique", avec un soin du détail et du plan large, l'exploration par l'écriture d'angles de vision divers et de multiples perspectives : zoom avant, printemps, grande focale, été, gros plan, automne, zoom arrière, hiver. Puis la neige fond. Enchaînons.
Séduction, désir, amour, amitié, éloignement apparaissent à travers le prisme de cette pérégrination littéraire.
Il est troublant de penser qu'oncle et neveu vont être liés par un lien de parenté vaporeuse, chacun étant le fantôme d'un ou d'une autre, l'oncle pour le neveu, l'époux pour l'épouse.
La finesse littéraire de Christine Montalbetti rime également avec humour, nous proposant de vivre de grands moments, en forme de traité d'éthologie d'anthologie et de manuel d'entomologie de haute volée !
Légendes, monde merveilleux, codes sont ici les objets de sa plume joueuse ; le lecteur féru d'arts martiaux verra sa patience récompensée... samourai, vous avez dit samourai ?
Ce roman vient titiller le lecteur et l'invite dans le jeu.
Un livre admirable, un bonheur de lecture !
En route !
Lorsqu'une personne disparaît, les Japonais usent du merveilleux et énigmatique mot d'évaporation.
Fantômes, spectres, nébuleux absents sont au coeur de ce fantastique, fantaisiste et réflexif roman.
De corps il sera beaucoup question et lorsque un corps s'évapore, l'auteur entre en scène.
Dans un Japon atemporel, où les légendes font partie du quotidien, Yasu part à la recherche de son oncle paternel, disparu lorsque lui-même était enfant. Un beau jour de mai, alors qu'il quitte son village de montagne, sait-il que sa quête le tiendra éloigné de son épouse Yunko plus d'un an ?
De lignes de fuites en ligne d'horizon, au fil des saisons, il arpente les paysages qui s'ouvrent à son regard.
C'est une écriture du mouvement qui se déroule sous nos yeux, un roman "cinétique", avec un soin du détail et du plan large, l'exploration par l'écriture d'angles de vision divers et de multiples perspectives : zoom avant, printemps, grande focale, été, gros plan, automne, zoom arrière, hiver. Puis la neige fond. Enchaînons.
Séduction, désir, amour, amitié, éloignement apparaissent à travers le prisme de cette pérégrination littéraire.
Il est troublant de penser qu'oncle et neveu vont être liés par un lien de parenté vaporeuse, chacun étant le fantôme d'un ou d'une autre, l'oncle pour le neveu, l'époux pour l'épouse.
La finesse littéraire de Christine Montalbetti rime également avec humour, nous proposant de vivre de grands moments, en forme de traité d'éthologie d'anthologie et de manuel d'entomologie de haute volée !
Légendes, monde merveilleux, codes sont ici les objets de sa plume joueuse ; le lecteur féru d'arts martiaux verra sa patience récompensée... samourai, vous avez dit samourai ?
Ce roman vient titiller le lecteur et l'invite dans le jeu.
Un livre admirable, un bonheur de lecture !
En route !

Naissance d'un pont
Avis posté le 2012-05-23
Naissance d'un pont
Né dans l'esprit d'un maire ambitieux et mégalomane, un pont est mis en chantier dans la ville de Coca, une contrée californienne mythique et imaginaire.
Un pont comme un défi lancé à la nature, à l'espace qu'il va altérer.
Hommes et femmes, issus de différentes classes sociales, convergent alors vers la ville.
Des héros du quotidien au coeur d'une odyssée des temps modernes, d'une traversée épique aux multiples enjeux : humains, écologiques, économiques, politiques, sociaux ...
Un maelström d'énergies sous-tend ce roman d'action, au sens fort du terme.
Le lecteur prend part à un western architectural, un fabuleux livre en cinémascope et assiste à l'édification d'un chef-d'oeuvre !
Né dans l'esprit d'un maire ambitieux et mégalomane, un pont est mis en chantier dans la ville de Coca, une contrée californienne mythique et imaginaire.
Un pont comme un défi lancé à la nature, à l'espace qu'il va altérer.
Hommes et femmes, issus de différentes classes sociales, convergent alors vers la ville.
Des héros du quotidien au coeur d'une odyssée des temps modernes, d'une traversée épique aux multiples enjeux : humains, écologiques, économiques, politiques, sociaux ...
Un maelström d'énergies sous-tend ce roman d'action, au sens fort du terme.
Le lecteur prend part à un western architectural, un fabuleux livre en cinémascope et assiste à l'édification d'un chef-d'oeuvre !

Mère Cuba
Avis posté le 2012-05-23
Mère Cuba
Dans son deuxième discours de Suède, Albert Camus notait :
" Le seul artiste engagé est celui qui, sans rien refuser du combat, refuse du moins de rejoindre les armées régulières, je veux dire le franc-tireur. "
Et c'est en véritable franc-tireur des ondes cubaines que Nadia Guerra, artiste, " et non héroïne contemporaine " - précisera-t-elle d'emblée- , diffuse sur Radio Ciudad del Sol l'émission Une aube avec personne.
Au risque de se voir interdire l'antenne.
Espérant lever le voile sur son passé familial, Nadia part à la recherche de sa mère. Celle-ci ayant quitté Cuba et les siens au début des années 80, c'est à Moscou qu'elle la retrouve; mais frappée par la maladie d'Alzheimer.
Comment poser sa voix, affirmer son individualité dans un pays où prime le collectif ?
De quel héritage se réclamer quand le passé est reconstruit comme récit légendaire ?
Avec une implacable lucidité et la conscience que " l'histoire ne privilégie pas toujours l'héroïsme, mais ce qui est à portée de main pour être montré comme épique ", Nadia se lance dans un combat personnel. Pour la mémoire. Pour une mère dont la route croisa un jour celle de Celia Sanchez, figure emblématique de la révolution cubaine.
Autant de pages, de "paroles contre l'oubli " que le lecteur découvre peu à peu comme échappées d'un labyrinthe.
A ces femmes qui l'ont traversé et qui, corps et âme, sont Cuba, le roman de Wendy Guerra offre une présence magnifique !
Dans son deuxième discours de Suède, Albert Camus notait :
" Le seul artiste engagé est celui qui, sans rien refuser du combat, refuse du moins de rejoindre les armées régulières, je veux dire le franc-tireur. "
Et c'est en véritable franc-tireur des ondes cubaines que Nadia Guerra, artiste, " et non héroïne contemporaine " - précisera-t-elle d'emblée- , diffuse sur Radio Ciudad del Sol l'émission Une aube avec personne.
Au risque de se voir interdire l'antenne.
Espérant lever le voile sur son passé familial, Nadia part à la recherche de sa mère. Celle-ci ayant quitté Cuba et les siens au début des années 80, c'est à Moscou qu'elle la retrouve; mais frappée par la maladie d'Alzheimer.
Comment poser sa voix, affirmer son individualité dans un pays où prime le collectif ?
De quel héritage se réclamer quand le passé est reconstruit comme récit légendaire ?
Avec une implacable lucidité et la conscience que " l'histoire ne privilégie pas toujours l'héroïsme, mais ce qui est à portée de main pour être montré comme épique ", Nadia se lance dans un combat personnel. Pour la mémoire. Pour une mère dont la route croisa un jour celle de Celia Sanchez, figure emblématique de la révolution cubaine.
Autant de pages, de "paroles contre l'oubli " que le lecteur découvre peu à peu comme échappées d'un labyrinthe.
A ces femmes qui l'ont traversé et qui, corps et âme, sont Cuba, le roman de Wendy Guerra offre une présence magnifique !

Sauvage
Avis posté le 2012-05-23
Sauvage
Alya et Sami ont grandi dans l'Alger des années 70.
" Agités, c'est ce que disait les gens à notre sujet avec Sami. Ils disaient que personne ne pouvait nous tenir. Que nous étions comme indomptables."
Au-dehors de la ville, une nature enveloppante, parfois menaçante, les attend. Ils l'appréhendent avec toute la force et le sentiment absolu de leur amitié.
L'année 1979 touche à sa fin. Depuis un an, la jeune adolescente doit apprendre à vivre après la disparition inexpliquée de son ami d'enfance.
L'écriture comme un rempart contre l'oubli.
Pour qu'un lien perdure.
Dans un pays dont les tourments passés se mêlent à l'incertitude des temps à venir, Alya se souvient, interroge la permanence des liens, éprouve le quotidien, auquel s'adjoint son autre monde, intérieur et fantasmagorique.
" Je ne sais pas si l'on vient d'un pays, de ses habitants, mais je sais que l'on vient d'une terre, de ses sables, de son vent."
Un roman puissant, d'une beauté âpre, organique et troublante !
Alya et Sami ont grandi dans l'Alger des années 70.
" Agités, c'est ce que disait les gens à notre sujet avec Sami. Ils disaient que personne ne pouvait nous tenir. Que nous étions comme indomptables."
Au-dehors de la ville, une nature enveloppante, parfois menaçante, les attend. Ils l'appréhendent avec toute la force et le sentiment absolu de leur amitié.
L'année 1979 touche à sa fin. Depuis un an, la jeune adolescente doit apprendre à vivre après la disparition inexpliquée de son ami d'enfance.
L'écriture comme un rempart contre l'oubli.
Pour qu'un lien perdure.
Dans un pays dont les tourments passés se mêlent à l'incertitude des temps à venir, Alya se souvient, interroge la permanence des liens, éprouve le quotidien, auquel s'adjoint son autre monde, intérieur et fantasmagorique.
" Je ne sais pas si l'on vient d'un pays, de ses habitants, mais je sais que l'on vient d'une terre, de ses sables, de son vent."
Un roman puissant, d'une beauté âpre, organique et troublante !