Dans ce roman récit, Wendy Guerra nous raconte sa recherche personnelle sur la vie de sa mère mais nous décrit aussi sa vie quotidienne actuellement à Cuba. Elle nous parle, à travers les souvenirs de sa mère, de la Révolution cubaine, des espoirs, illusions et désillusions de cette époque.
De retour d’un voyage à Cuba, j’ai beaucoup apprécié ce livre car on ressent très bien dans la société actuelle les questionnements que l’on trouve posés dans ce livre.
De parents intellectuels, son père était un célèbre cinéaste et sa mère, travaillait à la radio cubaine, au
début et pendant la Révolution. Jeune femme, sa mère va alors faire des rencontres décisives dans la société cubaine mais aussi dans sa vie personnelle. Sa mère va faire partie des jeunesses révolutionnaires et va croiser le Che, Fidel Castro, Célia Sanchez… Elle va alors nous décrire l’évolution de la société cubaine mais aussi nous parlait de la société actuelle.
Ce livre est un hommage à sa mère et sa recherche à travers des témoignages d’anciens amis, de lettres, d’émissions de radio.
C’est aussi un livre sur la vie à cuba et son histoire contemporaine, à travers des personnages historiques ou de simples citoyens.
Wendy Guerra continue, à travers l’écriture, à nous raconter Cuba et ses paradoxes, l’histoire de la révolution cubaine et la vie quotidienne actuelle de cette île.
Mère Cuba
Dans son deuxième discours de Suède, Albert Camus notait :
" Le seul artiste engagé est celui qui, sans rien refuser du combat, refuse du moins de rejoindre les armées régulières, je veux dire le franc-tireur. "
Et c'est en véritable franc-tireur des ondes cubaines que Nadia Guerra, artiste, " et non héroïne contemporaine " - précisera-t-elle d'emblée- , diffuse sur Radio Ciudad del Sol l'émission Une aube avec personne.
Au risque de se voir interdire l'antenne.
Espérant lever le voile sur son passé familial, Nadia part à la recherche de sa mère. Celle-ci ayant quitté Cuba et les siens au début des années 80, c'est à Moscou qu'elle la retrouve; mais frappée par la maladie d'Alzheimer.
Comment poser sa voix, affirmer son individualité dans un pays où prime le collectif ?
De quel héritage se réclamer quand le passé est reconstruit comme récit légendaire ?
Avec une implacable lucidité et la conscience que " l'histoire ne privilégie pas toujours l'héroïsme, mais ce qui est à portée de main pour être montré comme épique ", Nadia se lance dans un combat personnel. Pour la mémoire. Pour une mère dont la route croisa un jour celle de Celia Sanchez, figure emblématique de la révolution cubaine.
Autant de pages, de "paroles contre l'oubli " que le lecteur découvre peu à peu comme échappées d'un labyrinthe.
A ces femmes qui l'ont traversé et qui, corps et âme, sont Cuba, le roman de Wendy Guerra offre une présence magnifique !