Gaétan B.

Si vous cherchez un livre verbeux où l'auteur s'écoute écrire et compense la platitude de son histoire - ou de ses personnages - par des phrases alambiquées et un français désuet, vous n'êtes pas au bon endroit. Qu'on soit clair, le livre n'échappe pas à certains clichés de son époque, cependant la complexité des personnages compense ces facilités - de même que l'enchevêtrement naturel des intrigues. Aucune gratuité, pas de fioriture non plus. Car c'est la beauté de ce livre : une littérature parlée, subjective et ancrée dans son époque. Vous n'y trouverez pas de longues introspections avec des paraphrases lourdingues sur les bons sentiments. Ca rebondit et ça met des claques. J'écris ce commentaire pour compenser les critiques précédentes ; si vous cherchez des phrases à rallonge et pompeuses, alors ça peut déranger - le style est clivant, mais le rythme est diablement bien orchestré. Je fais preuve d'ironie mais affirmer que ce livre n'est pas au niveau d'un Goncourt, ça raisonne comme un mépris injuste et une négation de la subjectivité. Il y aurait donc un monopole du bon goût ? Je n'y crois pas.