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Opération Serrures Carnivores
Avis posté le 2025-03-30
Des Serrures Carnivores à lire et consommer sans modération...
Seuls trois écrivains français ont reçu deux fois le Grand Prix de la science-fiction française (devenu le Grand Prix de l’Imaginaire) : Roland C. Wagner ; Alain Damasio et Serge Brussolo, en 1981 pour Vue en coupe d’une ville malade et en 1988 pour Opération Serrures Carnivores. Signe très clair de la reconnaissance de l’écrivain par ses pairs et tout particulièrement de ce roman.
Dans ce texte, Serge Brussolo se livre à l’un de ses exercices préférés d’anticipation : celle d’une société en proie à la plus sévère des paranoïas sécuritaires, pouvant tout à fait s’appliquer à certaines de nos démangeaisons contemporaines. Il décrit avec délectation les perfectionnements technologiques de scaphandres de protection censés pouvoir résister à toutes les agressions et même à une explosion.
Il nous décrit une société sans « violences policières », puisque la police, dont Mathias le héros fait encore partie, a été désarmée au profit de machines pratiquant une justice des plus expéditives.
Les banquiers, arrogants en même temps qu’apeurés et ridicules, pensent disposer maintenant des coffres les plus inviolables, en l’occurrence des monstres destinés à dissoudre tout voleur, d’où le titre. Pour notre plus grand plaisir et comme dans tous les grands films consacrés au Hold-up du Siècle, plus les protections sont raffinées, plus le braqueur est inventif pour les déjouer. Mais cette cupidité ne pourrait-elle pas déboucher sur un désastre que Brussolo organise dans une progression tout à fait jubilatoire ?
Brussolo témoigne ici, avec son ironie habituelle, de son écriture précise et de sa maîtrise de l’intrigue. Le texte de 1987 avait été tronqué par l’éditeur pour « respecter » les normes de l’époque octroyées aux littératures dites « populaires ». Et l’on ne peut que remercier les Editions H&O de nous offrir la version d’origine « directors’cut ».
Seuls trois écrivains français ont reçu deux fois le Grand Prix de la science-fiction française (devenu le Grand Prix de l’Imaginaire) : Roland C. Wagner ; Alain Damasio et Serge Brussolo, en 1981 pour Vue en coupe d’une ville malade et en 1988 pour Opération Serrures Carnivores. Signe très clair de la reconnaissance de l’écrivain par ses pairs et tout particulièrement de ce roman.
Dans ce texte, Serge Brussolo se livre à l’un de ses exercices préférés d’anticipation : celle d’une société en proie à la plus sévère des paranoïas sécuritaires, pouvant tout à fait s’appliquer à certaines de nos démangeaisons contemporaines. Il décrit avec délectation les perfectionnements technologiques de scaphandres de protection censés pouvoir résister à toutes les agressions et même à une explosion.
Il nous décrit une société sans « violences policières », puisque la police, dont Mathias le héros fait encore partie, a été désarmée au profit de machines pratiquant une justice des plus expéditives.
Les banquiers, arrogants en même temps qu’apeurés et ridicules, pensent disposer maintenant des coffres les plus inviolables, en l’occurrence des monstres destinés à dissoudre tout voleur, d’où le titre. Pour notre plus grand plaisir et comme dans tous les grands films consacrés au Hold-up du Siècle, plus les protections sont raffinées, plus le braqueur est inventif pour les déjouer. Mais cette cupidité ne pourrait-elle pas déboucher sur un désastre que Brussolo organise dans une progression tout à fait jubilatoire ?
Brussolo témoigne ici, avec son ironie habituelle, de son écriture précise et de sa maîtrise de l’intrigue. Le texte de 1987 avait été tronqué par l’éditeur pour « respecter » les normes de l’époque octroyées aux littératures dites « populaires ». Et l’on ne peut que remercier les Editions H&O de nous offrir la version d’origine « directors’cut ».

L'homme de nulle part
Avis posté le 2025-03-01
Erreur de résumé et de biographie.
Le résumé et la biographie donnés pour Gregg Hurwitz ne sont bien évidemment pas les bons...
Le résumé et la biographie donnés pour Gregg Hurwitz ne sont bien évidemment pas les bons...

L'homme de nulle part
Avis posté le 2025-03-01
Une incroyable évasion, dans un très grand polar.
J’avais beaucoup aimé « Orphelin X », le premier de la série. Ce second est vraiment exceptionnel. L’insaisissable Evan Smoak est, contre toute attente, séquestré par un criminel qui se présente à lui sous le nom de René et qui veut l’obliger à vider ses comptes en banque à son profit.
Au fur et à mesure des tentatives d’évasion d’Evan, les mesures de contrainte prises par René sont renforcées et d’une dureté croissante… Et l’on se demande vraiment si Evan va réussir à s’en sortir. Mais si Houdini était considéré comme le Roi de l’évasion, l’élève finit par dépasser le maître.
La galerie des méchants est savoureuse et particulièrement addictive : René bien sûr ; la collection des ennemis d’Evan regroupés pour se venger de lui ; le narco muet adjoint de René dont les deux mains évoquent d’une certaine façon celles de Robert Mitchum dans « La nuit du chasseur » (Hate and Love).
La 4e de couverture nous signale à juste titre que L’Homme de Nulle Part est « un thriller électrique et captivant qui porte également une réflexion sur de nombreux sujets contemporains », ce qui est la marque de la plupart des grands auteurs de polars. Citons entre autres : le trafic de jeunes filles pour prédateurs fortunés ; la maltraitance dans certains lieux d’accueil pour adolescents ; la technologie médicale dévoyée au service du désir d’éternité ; l’informatique financière pour assurer l’invisibilité des transferts d’argent, mais aussi ses failles par la surveillance généralisée des communications, surtout quand un service secret américain mal intentionné s’en mêle…
Le personnage d’Evan est plus qu’attachant, en particulier dans ses contradictions : puissance et violence d’un côté ; fragilité de l’autre, dans sa quête de l’amour et d’une vie de famille normée, bien sûr impossibles compte tenu de son mode d'existence clandestin. De plus, un connaisseur aussi raffiné qu’Evan en matière de vodkas — qu’il consomme avec modération —, ne peut être qu’un homme d’exception.
Pour conclure, il faut ajouter que les qualités d’écriture de Gregg Hurwitz et son sens de l’humour constant rendent la lecture de « L’Homme de Nulle Part » tout à fait réjouissante.
J’avais beaucoup aimé « Orphelin X », le premier de la série. Ce second est vraiment exceptionnel. L’insaisissable Evan Smoak est, contre toute attente, séquestré par un criminel qui se présente à lui sous le nom de René et qui veut l’obliger à vider ses comptes en banque à son profit.
Au fur et à mesure des tentatives d’évasion d’Evan, les mesures de contrainte prises par René sont renforcées et d’une dureté croissante… Et l’on se demande vraiment si Evan va réussir à s’en sortir. Mais si Houdini était considéré comme le Roi de l’évasion, l’élève finit par dépasser le maître.
La galerie des méchants est savoureuse et particulièrement addictive : René bien sûr ; la collection des ennemis d’Evan regroupés pour se venger de lui ; le narco muet adjoint de René dont les deux mains évoquent d’une certaine façon celles de Robert Mitchum dans « La nuit du chasseur » (Hate and Love).
La 4e de couverture nous signale à juste titre que L’Homme de Nulle Part est « un thriller électrique et captivant qui porte également une réflexion sur de nombreux sujets contemporains », ce qui est la marque de la plupart des grands auteurs de polars. Citons entre autres : le trafic de jeunes filles pour prédateurs fortunés ; la maltraitance dans certains lieux d’accueil pour adolescents ; la technologie médicale dévoyée au service du désir d’éternité ; l’informatique financière pour assurer l’invisibilité des transferts d’argent, mais aussi ses failles par la surveillance généralisée des communications, surtout quand un service secret américain mal intentionné s’en mêle…
Le personnage d’Evan est plus qu’attachant, en particulier dans ses contradictions : puissance et violence d’un côté ; fragilité de l’autre, dans sa quête de l’amour et d’une vie de famille normée, bien sûr impossibles compte tenu de son mode d'existence clandestin. De plus, un connaisseur aussi raffiné qu’Evan en matière de vodkas — qu’il consomme avec modération —, ne peut être qu’un homme d’exception.
Pour conclure, il faut ajouter que les qualités d’écriture de Gregg Hurwitz et son sens de l’humour constant rendent la lecture de « L’Homme de Nulle Part » tout à fait réjouissante.