Eric (38)

J’ai lu La Peste pendant la période de confinement, et ce roman frappe par la justesse des situations et comportements qui s’enchaînent dans une société repliée sur elle-même. J’avoue ne pas savoir si Camus a connu une telle période de confinement, mais il a certainement bien perçu les conséquences sur les humains. En revanche, à part quelques phrases lumineuses, j’ai été un peu déçu par le style très froid, un sentiment de distance par rapport aux personnages, qui ont du mal à prendre forme humaine.

Les 500 pages de ce roman d’espionnage de 1979 se dévorent, tant l'écriture est millimétrée et le propos assez inédit et captivant. Une construction du récit en parallèle, magnifiquement menée, qui nous fait alterner de Washington au Pays Basque, en passant par Shanghai et le Japon. On s’attache à Nicholaï Hel, tueur élevé dans la quête du Shibumi, subtil équilibre japonais fait de perfection et de minimalisme.

C’est le genre de livres que j’adore : drôle, captivant, humain... Pete Fromm a vécu de manière plus ou moins volontaire une transposition contemporaine du Walden de Thoreau, sur une période moins longue (6-8 mois) mais beaucoup plus rude (en plein hiver, coupé de la civilisation). Le récit est écrit de manière hyper fluide, difficile de s’arrêter avant la fin. Énorme Coup de cœur !

Il faut reconnaître à Pablo Servigne un énorme travail de synthèse sur les crises énergétiques, climatiques, sanitaires, alimentaires... mais aussi sur les solutions à mettre en œuvre. Comme il le dit lui-même, il n’est plus question de Développement Durable - il est trop tard - mais de développer nos capacités d’adaptation à ces crises actuelles (Coronavirus) et futures en transformant radicalement nos manières de penser et d’agir. Un grand nombre de pistes de solutions sont données, et ce livre donne une furieuse envie de se jeter corps et âme dans la permaculture !

Une description magnifique des sentiments humains Une histoire horrible, qui aurait fait un petit article dans la presse locale, mais qui est dans ce roman totalement sublimée

J'ai découvert Jean Hegland lors d'une conférence Le Monde avec Pablo Servigne et une élue. Ecrit en 1996, ce livre aborde la question de la vie dans l'effondrement de notre société, à l'heure où la collapsologie n'était pas encore aussi médiatisée. L'écriture est belle, juste, puissante et donne des éléments de réponse à la question "comment vivre dans l'effondrement". A recommander fortement !

J'ai adoré le style de ce livre, dont l'écriture précise, souvent poétique, mystérieuse, traduit à merveille me semble t-il le culte ou la culture animiste. Un vrai coup de coeur !