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Eliane M. - 1

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Les contrées des âmes errantes
Avis posté le 2019-08-15
    Excellent !
    Comment parler de ce livre, si riche, si multiple ; difficile d’essayer, il faudrait une parole qui parle de tous ces lieux d’où elle-même, Jasna Samic, parle, sorte de polyphonie de soi-même. Impossible bien sûr et pourtant est-ce que ce n’est pas cela qu’elle réussit à faire dans ce livre ? Au début, on croit que l’on va lire un livre sur l’histoire d’une famille, que l’on pénétrera dans la sociologie d’une famille et de là d’un pays ; qu’on va lire un livre d’Histoire aussi et que l’on comprendra mieux des événements complexes survenus "à l’Est" et "dans les Balkans". Très vite on perd pied, on est pris dans un maelström où l’on sent que l’on va se perdre. Que faire ? Comment lire ? Où se poser en tant que lecteur ? Alors, comme lorsqu’on est pris dans un courant en mer, il est inutile de chercher à reprendre pied, on s’épuiserait et on se noierait. Seule solution, se laisser porter, sans chercher à résister. Il me semble qu’il faut faire cela dans son livre, se laisser porter, ne pas résister, jusqu’à faire partie de cette histoire, en devenir un personnage soi-même. C’est ainsi que j’ai lu, voyagé, que j’ai fait les rencontres qu’ont faites les personnages - et l’auteure aussi - j’ai été ballottée de par le monde, j’ai mis à ne pas mourir la même énergie que les personnages, j’ai vécu leurs douleurs et leurs passions, leurs contradictions. Tout cela a construit un paysage d’une période historique que j’avais cru étudier dans des livres ou des journaux, un paysage de pays que je croyais connaître - ou même dans lesquels je m’étais rendue – et je découvrais des cartes du monde qui n’existent pas. Et puis je suis arrivée à cette dernière partie du livre : l’auteure se séparait de moi ou moi d’elle. J’entendais ses questionnements, ses doutes, ses souffrances, j’entendais sa voix seule, sa voix séparée, et je devais me mettre en face d’elle et me regarder et m’interroger sur moi, dans ma solitude. J’étais épuisée mais vivante. Un livre foisonnant et magnifique qui résonnera longtemps en moi.
    Comment parler de ce livre, si riche, si multiple ; difficile d’essayer, il faudrait une parole qui parle de tous ces lieux d’où elle-même, Jasna Samic, parle, sorte de polyphonie de soi-même. Impossible bien sûr et pourtant est-ce que ce n’est pas cela qu’elle réussit à faire dans ce livre ? Au début, on croit que l’on va lire un livre sur l’histoire d’une famille, que l’on pénétrera dans la sociologie d’une famille et de là d’un pays ; qu’on va lire un livre d’Histoire aussi et que l’on comprendra mieux des événements complexes survenus "à l’Est" et "dans les Balkans". Très vite on perd pied, on est pris dans un maelström où l’on sent que l’on va se perdre. Que faire ? Comment lire ? Où se poser en tant que lecteur ? Alors, comme lorsqu’on est pris dans un courant en mer, il est inutile de chercher à reprendre pied, on s’épuiserait et on se noierait. Seule solution, se laisser porter, sans chercher à résister. Il me semble qu’il faut faire cela dans son livre, se laisser porter, ne pas résister, jusqu’à faire partie de cette histoire, en devenir un personnage soi-même. C’est ainsi que j’ai lu, voyagé, que j’ai fait les rencontres qu’ont faites les personnages - et l’auteure aussi - j’ai été ballottée de par le monde, j’ai mis à ne pas mourir la même énergie que les personnages, j’ai vécu leurs douleurs et leurs passions, leurs contradictions. Tout cela a construit un paysage d’une période historique que j’avais cru étudier dans des livres ou des journaux, un paysage de pays que je croyais connaître - ou même dans lesquels je m’étais rendue – et je découvrais des cartes du monde qui n’existent pas. Et puis je suis arrivée à cette dernière partie du livre : l’auteure se séparait de moi ou moi d’elle. J’entendais ses questionnements, ses doutes, ses souffrances, j’entendais sa voix seule, sa voix séparée, et je devais me mettre en face d’elle et me regarder et m’interroger sur moi, dans ma solitude. J’étais épuisée mais vivante. Un livre foisonnant et magnifique qui résonnera longtemps en moi.
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