Les contrées des âmes errantes

Par : Jasna Samic

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  • Nombre de pages436
  • PrésentationBroché
  • FormatGrand Format
  • Poids0.4 kg
  • Dimensions14,8 cm × 21,0 cm × 2,6 cm
  • ISBN978-2-8070-0194-7
  • EAN9782807001947
  • Date de parution01/04/2019
  • ÉditeurMEO (Editions)

Résumé

Dans leur modeste appartement parisien convoité par les promoteurs, Lena voit Aliocha se saouler chaque soir et compulser obsessionnellement ses documents familiaux. Ce naguère brillant informaticien, un des hommes les plus élégants de Sarajevo, est miné par son éternelle interrogation : son père, qu'il n'a pas connu, a-t-il fait rouler les convois de la mort avant de disparaître en 1945 ? Réquisitionné? Complice de l'innommable ? A travers trois journaux intimes des ascendantes d'Aliocha, celui de sa Babouchka Liza — une Russe qui a connu Tolstoï et fui le bolchevisme jusqu'en Bosnie —, celui de sa mère Irisa et celui de son Omama Grete — émigrée de Vienne à Sarajevo —, Lena raconte la saga familiale de son premier ex-mari, demeuré amant puis réépousé pour qu'il échappe à la guerre...
Entrecroisement d'errances mêlées à la sienne propre d'amoureuse de l'art — Sarajevo, Istanbul, Londres, New York et surtout Paris —, poussée par une farouche soif d'indépendance, en quête permanente d'authenticité, affrontant contre vents et marées les apparatchiks ubuesques, les mâles retors, les imposteurs littéraires, les snobs parisiens, les intégristes islamistes enfin.
Dans leur modeste appartement parisien convoité par les promoteurs, Lena voit Aliocha se saouler chaque soir et compulser obsessionnellement ses documents familiaux. Ce naguère brillant informaticien, un des hommes les plus élégants de Sarajevo, est miné par son éternelle interrogation : son père, qu'il n'a pas connu, a-t-il fait rouler les convois de la mort avant de disparaître en 1945 ? Réquisitionné? Complice de l'innommable ? A travers trois journaux intimes des ascendantes d'Aliocha, celui de sa Babouchka Liza — une Russe qui a connu Tolstoï et fui le bolchevisme jusqu'en Bosnie —, celui de sa mère Irisa et celui de son Omama Grete — émigrée de Vienne à Sarajevo —, Lena raconte la saga familiale de son premier ex-mari, demeuré amant puis réépousé pour qu'il échappe à la guerre...
Entrecroisement d'errances mêlées à la sienne propre d'amoureuse de l'art — Sarajevo, Istanbul, Londres, New York et surtout Paris —, poussée par une farouche soif d'indépendance, en quête permanente d'authenticité, affrontant contre vents et marées les apparatchiks ubuesques, les mâles retors, les imposteurs littéraires, les snobs parisiens, les intégristes islamistes enfin.

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5/5
sur 5 notes dont 5 avis lecteurs
Merci
Des Contrées des âmes errantes ! Je repense avec plaisir à ces pages lues cet été, je repense à ceux que l’on y croise, à ceux que l’on y cherche, à ce père disparu, et je m’étonne. Je dois plonger dans d’autres mondes, d’autres sensibilités que la mienne : un monde où une famille a laissé quelques traces, même si elles sont ténues, même si les signes en sont peu lisibles. Il y a des lettres, il y a l’écriture. Moi, je viens d’un monde où l’écriture n’existe pas, où il n’y a pas de traces. Même les noms de famille, chez nous, ne sont pas les bons. Ma mère ne porte pas le nom de son père, pas plus que mon père, né sous X, ne porte de patronyme. Tout et tous, très vite, se perdent dans l’ombre, dans l’anonymat, dans le doute même sur les véritables géniteurs. Cette quête, cette histoire, excitent donc ma curiosité. Ce sont des exils, des ailleurs, des vides – cela, je comprends, intuitivement. Nos deux extrémités se rejoignent. L’écriture, à la fois trace et chemin, peut rencontrer l’existence des personnages, l’évolution de leurs liens, les soubresauts de leurs peuples. Et de nouveau je m’arrête, fasciné. Jamais les quelques membres épars de ma famille n’ont eu de liens, ni entre eux, ni avec ce qu’on appelle la grande histoire. Ils sont passés au travers de tout, sans conscience, sans autre histoire que celle de leurs efforts quotidiens pour « avoir de quoi » et grappiller quelques échelons sur l’échelle de la richesse. On peut trouver cela affreux, ces gens qui ne font que travailler, qui fabriquent ou vendent des marchandises, et dont toute l’intelligence, le soir à l’arrière de la boutique ou sur la table de la cuisine, vise à compter. En un sens, certains vivent comme cela depuis la plus haute Antiquité. La seule écriture est celle qui figure sur les quelques sous qu’on a gagnés. Avec l’écriture, les personnages de ce récit sont déjà des « âmes » : à mes yeux ils ont déjà la maîtrise du feu, jusqu’à la narratrice-enquêtrice qui, elle, est la grande maîtresse de tout cela. J’ai tout d’abord eu du mal à regarder des créatures si brillantes sans être renvoyé à mon obscurité. Et pourtant, nous éprouvons de l’empathie pour ces âmes qui errent car, en réalité, le monde est si violent qu’il délite l’écriture. Bien plus que le temps, c’est la bêtise humaine, sa stupidité politique notamment, qui ronge et brise les liens de l’écriture, lesquels fondent la possibilité de toute relation : connaissance et récit. En lisant Les contrées des âmes errantes, le lecteur se rend compte que nous sommes dangereusement réduits à vivre dans des sociétés où l’écriture et la signification sont menacées d’extinction. On sait bien au profit de quoi, du reste : le calcul, toujours lui, l’intelligence comptable dont les spéculateurs immobiliers comme la grosse « dondon » du roman sont ici les parangons. Ils menacent de tout détruire, et de nous délier. Le roman Les contrées des âmes errantes se distingue de la production habituelle par sa lucidité. Mais aussi, et c’est son honneur et sa noblesse, il retire l’écriture à l’industrie et à la marchandisation, contrairement à trop d’auteurs qui l’y soumettent, par lassitude ou naïveté plus que par cynisme à mon avis. C’est en cela que l’écriture de Jasna Samic demeure une poésie critique salutaire. Vous savez donc, chère Jasna, ne pas avilir l’écriture, et je suis sûr que c’est une source d’espoir pour de nombreux autres lecteurs. Maintenant, je voudrais savoir si cette résistance de l’écriture, chez vous, relève d’une nostalgie qui pourrait être une forme de désuétude. Ces âmes errantes seraient enfermées dans un passé qui phagocyterait le présent, l’empêchant d’émerger. Je suppose que la nostalgie accompagne toujours un peu l’exilé, qui a des racines. Or, parfois, ne pourrait-il pas arriver que cet attachement contraigne trop la tête en arrière (ou vers le haut !) ? Je n’ai pas forcément la réponse à cette question, je sens que vous relire sera nécessaire. Quel est, justement, le rôle de ce fils, lui qui semble le premier destinataire de cette enquête ? C’est lui, sans doute, qui fécondera cette intense circulation des âmes, lui qui lui inventera une forme présente, lui, enfin, qui actualisera le virtuel. J’entrevois qu’il doit y avoir une dialectique de la nostalgie, qui tourne au bout du compte en transmission, et que ce mouvement s’est perdu dans la culture libertaire française. Une voie présente serait donc de reconférer à l’écriture sa simple mission de communication. Par un biais inattendu pour moi, vous vous mouvez, Jasna Samic, aussi dans l’intuition littéraire que les temps communiquent, se relient, passent l’un dans l’autre ; l’ordre chronologique est de la foutaise, une saloperie née des structures d’oppression sociale, liée notamment à l’organisation du travail. Le temps n’est pas une flèche : il y a une topologie du temps qui y autorise la navigation, l’errance – mot parfaitement exact, vous avez raison. Vous le voyez, chère Avesta, je laisse les jugements techniques aux savants professeurs. Je prends votre livre avec plus de philosophie. Hé bien, de ce point de vue là, Les Contrées des âmes errantes voient juste et loin.
Des Contrées des âmes errantes ! Je repense avec plaisir à ces pages lues cet été, je repense à ceux que l’on y croise, à ceux que l’on y cherche, à ce père disparu, et je m’étonne. Je dois plonger dans d’autres mondes, d’autres sensibilités que la mienne : un monde où une famille a laissé quelques traces, même si elles sont ténues, même si les signes en sont peu lisibles. Il y a des lettres, il y a l’écriture. Moi, je viens d’un monde où l’écriture n’existe pas, où il n’y a pas de traces. Même les noms de famille, chez nous, ne sont pas les bons. Ma mère ne porte pas le nom de son père, pas plus que mon père, né sous X, ne porte de patronyme. Tout et tous, très vite, se perdent dans l’ombre, dans l’anonymat, dans le doute même sur les véritables géniteurs. Cette quête, cette histoire, excitent donc ma curiosité. Ce sont des exils, des ailleurs, des vides – cela, je comprends, intuitivement. Nos deux extrémités se rejoignent. L’écriture, à la fois trace et chemin, peut rencontrer l’existence des personnages, l’évolution de leurs liens, les soubresauts de leurs peuples. Et de nouveau je m’arrête, fasciné. Jamais les quelques membres épars de ma famille n’ont eu de liens, ni entre eux, ni avec ce qu’on appelle la grande histoire. Ils sont passés au travers de tout, sans conscience, sans autre histoire que celle de leurs efforts quotidiens pour « avoir de quoi » et grappiller quelques échelons sur l’échelle de la richesse. On peut trouver cela affreux, ces gens qui ne font que travailler, qui fabriquent ou vendent des marchandises, et dont toute l’intelligence, le soir à l’arrière de la boutique ou sur la table de la cuisine, vise à compter. En un sens, certains vivent comme cela depuis la plus haute Antiquité. La seule écriture est celle qui figure sur les quelques sous qu’on a gagnés. Avec l’écriture, les personnages de ce récit sont déjà des « âmes » : à mes yeux ils ont déjà la maîtrise du feu, jusqu’à la narratrice-enquêtrice qui, elle, est la grande maîtresse de tout cela. J’ai tout d’abord eu du mal à regarder des créatures si brillantes sans être renvoyé à mon obscurité. Et pourtant, nous éprouvons de l’empathie pour ces âmes qui errent car, en réalité, le monde est si violent qu’il délite l’écriture. Bien plus que le temps, c’est la bêtise humaine, sa stupidité politique notamment, qui ronge et brise les liens de l’écriture, lesquels fondent la possibilité de toute relation : connaissance et récit. En lisant Les contrées des âmes errantes, le lecteur se rend compte que nous sommes dangereusement réduits à vivre dans des sociétés où l’écriture et la signification sont menacées d’extinction. On sait bien au profit de quoi, du reste : le calcul, toujours lui, l’intelligence comptable dont les spéculateurs immobiliers comme la grosse « dondon » du roman sont ici les parangons. Ils menacent de tout détruire, et de nous délier. Le roman Les contrées des âmes errantes se distingue de la production habituelle par sa lucidité. Mais aussi, et c’est son honneur et sa noblesse, il retire l’écriture à l’industrie et à la marchandisation, contrairement à trop d’auteurs qui l’y soumettent, par lassitude ou naïveté plus que par cynisme à mon avis. C’est en cela que l’écriture de Jasna Samic demeure une poésie critique salutaire. Vous savez donc, chère Jasna, ne pas avilir l’écriture, et je suis sûr que c’est une source d’espoir pour de nombreux autres lecteurs. Maintenant, je voudrais savoir si cette résistance de l’écriture, chez vous, relève d’une nostalgie qui pourrait être une forme de désuétude. Ces âmes errantes seraient enfermées dans un passé qui phagocyterait le présent, l’empêchant d’émerger. Je suppose que la nostalgie accompagne toujours un peu l’exilé, qui a des racines. Or, parfois, ne pourrait-il pas arriver que cet attachement contraigne trop la tête en arrière (ou vers le haut !) ? Je n’ai pas forcément la réponse à cette question, je sens que vous relire sera nécessaire. Quel est, justement, le rôle de ce fils, lui qui semble le premier destinataire de cette enquête ? C’est lui, sans doute, qui fécondera cette intense circulation des âmes, lui qui lui inventera une forme présente, lui, enfin, qui actualisera le virtuel. J’entrevois qu’il doit y avoir une dialectique de la nostalgie, qui tourne au bout du compte en transmission, et que ce mouvement s’est perdu dans la culture libertaire française. Une voie présente serait donc de reconférer à l’écriture sa simple mission de communication. Par un biais inattendu pour moi, vous vous mouvez, Jasna Samic, aussi dans l’intuition littéraire que les temps communiquent, se relient, passent l’un dans l’autre ; l’ordre chronologique est de la foutaise, une saloperie née des structures d’oppression sociale, liée notamment à l’organisation du travail. Le temps n’est pas une flèche : il y a une topologie du temps qui y autorise la navigation, l’errance – mot parfaitement exact, vous avez raison. Vous le voyez, chère Avesta, je laisse les jugements techniques aux savants professeurs. Je prends votre livre avec plus de philosophie. Hé bien, de ce point de vue là, Les Contrées des âmes errantes voient juste et loin.
J'ai terminé la lecture du roman "Les contrées des âmes errantes".
Les destins européens de ces quatre femmes, Liza, Irina, Grete et Lena, m'ont happée entièrement. Quelle chance de parcourir l'histoire européenne à travers les yeux et les âmes de ces femmes "anonymes". Il est rare et précieux de regarder les faits historiques - que nous connaissons pourtant par cœur - depuis une lorgnette à la fois si proche et si universelle. Les trois premiers journaux intimes nous plongent dans les douleurs, les questionnements, les anecdotes de femmes prises dans la marche du XXème siècle. Lena fait ensuite le pont avec le présent et nous rappelle que le chaos de l'Histoire, les haines et les errances du passé, fabriquent celles d'aujourd'hui. Je n'ai pu m'empêcher de penser à quel point les hasards de l'ascendance nous définissent sans pour autant nous façonner entièrement. Les traumatismes, les absences, les disparitions, les exils, sont-ils transmis et encrés dans l'ADN ? L'histoire personnelle du couple Lena et Aliocha m'a beaucoup touchée. Leur amour est un fil conducteur de leurs vies, qui ne cesse de les réunir malgré leurs errances individuelles. La quête du passé, du père, de l'identité, entamée par Lena pour aider Aliocha, fait écho aux folies identitaires qui ont mené à des violences innommables et continuent de gangréner l'Europe. Ce parallèle entre quête personnelle et constat universel, identité individuelle et identité des peuples confère au récit toute sa profondeur. Sommes-nous réellement définis par nos ancêtres ? Et à la fois, peut-on se construire sans eux ? Aliocha ne parvient pas à oublier l'absence de son père et surtout l'absence de réponse. Mais ceux qui, au contraire, sont trop certains de leur ascendance, de la réponse à la question "à quel peuple appartiens-tu ?" ont commis et commettent encore les pires atrocités au nom de cette filiation soi-disant sacrée. J'ai apprécié le ton sincère et cinglant des Livres II et III, sur Lena et Aliocha. L'enchainement des rencontres et des anecdotes, piochées à différents moments de la vie de la narratrice, peint un portrait intéressant et complet de l'intelligentsia européenne des années 70 à nos jours. Quant au style narratif, la structure asymétrique procure une sensation d'errance dans le récit qui est agréable. La superposition des trois journaux au début, comme une base posée au récit, suivie de la vie de Lena qui incarne la continuité de ces histoires féminines, s'articulent de manière juste et pertinente. Je regrette simplement que les journaux de Liza, Irina et Grete ne soient pas plus fournis, j'aurais aimé connaître encore davantage les histoires de ces femmes, mais on ne réécrit pas l'histoire ! J'ai noté, par moment, quelques "maladresses" dans la syntaxe des phrases, au niveau de la construction. Quelques coquilles également, mais un style globalement presque parfait quand on sait que le français n'est pas la langue maternelle de l’auteur! C'est impressionnant. Il y aurait bien d'autres choses à évoquer, mais je m'arrête ici. Merci Jasna !
Les destins européens de ces quatre femmes, Liza, Irina, Grete et Lena, m'ont happée entièrement. Quelle chance de parcourir l'histoire européenne à travers les yeux et les âmes de ces femmes "anonymes". Il est rare et précieux de regarder les faits historiques - que nous connaissons pourtant par cœur - depuis une lorgnette à la fois si proche et si universelle. Les trois premiers journaux intimes nous plongent dans les douleurs, les questionnements, les anecdotes de femmes prises dans la marche du XXème siècle. Lena fait ensuite le pont avec le présent et nous rappelle que le chaos de l'Histoire, les haines et les errances du passé, fabriquent celles d'aujourd'hui. Je n'ai pu m'empêcher de penser à quel point les hasards de l'ascendance nous définissent sans pour autant nous façonner entièrement. Les traumatismes, les absences, les disparitions, les exils, sont-ils transmis et encrés dans l'ADN ? L'histoire personnelle du couple Lena et Aliocha m'a beaucoup touchée. Leur amour est un fil conducteur de leurs vies, qui ne cesse de les réunir malgré leurs errances individuelles. La quête du passé, du père, de l'identité, entamée par Lena pour aider Aliocha, fait écho aux folies identitaires qui ont mené à des violences innommables et continuent de gangréner l'Europe. Ce parallèle entre quête personnelle et constat universel, identité individuelle et identité des peuples confère au récit toute sa profondeur. Sommes-nous réellement définis par nos ancêtres ? Et à la fois, peut-on se construire sans eux ? Aliocha ne parvient pas à oublier l'absence de son père et surtout l'absence de réponse. Mais ceux qui, au contraire, sont trop certains de leur ascendance, de la réponse à la question "à quel peuple appartiens-tu ?" ont commis et commettent encore les pires atrocités au nom de cette filiation soi-disant sacrée. J'ai apprécié le ton sincère et cinglant des Livres II et III, sur Lena et Aliocha. L'enchainement des rencontres et des anecdotes, piochées à différents moments de la vie de la narratrice, peint un portrait intéressant et complet de l'intelligentsia européenne des années 70 à nos jours. Quant au style narratif, la structure asymétrique procure une sensation d'errance dans le récit qui est agréable. La superposition des trois journaux au début, comme une base posée au récit, suivie de la vie de Lena qui incarne la continuité de ces histoires féminines, s'articulent de manière juste et pertinente. Je regrette simplement que les journaux de Liza, Irina et Grete ne soient pas plus fournis, j'aurais aimé connaître encore davantage les histoires de ces femmes, mais on ne réécrit pas l'histoire ! J'ai noté, par moment, quelques "maladresses" dans la syntaxe des phrases, au niveau de la construction. Quelques coquilles également, mais un style globalement presque parfait quand on sait que le français n'est pas la langue maternelle de l’auteur! C'est impressionnant. Il y aurait bien d'autres choses à évoquer, mais je m'arrête ici. Merci Jasna !
Excellent !
Comment parler de ce livre, si riche, si multiple ; difficile d’essayer, il faudrait une parole qui parle de tous ces lieux d’où elle-même, Jasna Samic, parle, sorte de polyphonie de soi-même. Impossible bien sûr et pourtant est-ce que ce n’est pas cela qu’elle réussit à faire dans ce livre ? Au début, on croit que l’on va lire un livre sur l’histoire d’une famille, que l’on pénétrera dans la sociologie d’une famille et de là d’un pays ; qu’on va lire un livre d’Histoire aussi et que l’on comprendra mieux des événements complexes survenus "à l’Est" et "dans les Balkans". Très vite on perd pied, on est pris dans un maelström où l’on sent que l’on va se perdre. Que faire ? Comment lire ? Où se poser en tant que lecteur ? Alors, comme lorsqu’on est pris dans un courant en mer, il est inutile de chercher à reprendre pied, on s’épuiserait et on se noierait. Seule solution, se laisser porter, sans chercher à résister. Il me semble qu’il faut faire cela dans son livre, se laisser porter, ne pas résister, jusqu’à faire partie de cette histoire, en devenir un personnage soi-même. C’est ainsi que j’ai lu, voyagé, que j’ai fait les rencontres qu’ont faites les personnages - et l’auteure aussi - j’ai été ballottée de par le monde, j’ai mis à ne pas mourir la même énergie que les personnages, j’ai vécu leurs douleurs et leurs passions, leurs contradictions. Tout cela a construit un paysage d’une période historique que j’avais cru étudier dans des livres ou des journaux, un paysage de pays que je croyais connaître - ou même dans lesquels je m’étais rendue – et je découvrais des cartes du monde qui n’existent pas. Et puis je suis arrivée à cette dernière partie du livre : l’auteure se séparait de moi ou moi d’elle. J’entendais ses questionnements, ses doutes, ses souffrances, j’entendais sa voix seule, sa voix séparée, et je devais me mettre en face d’elle et me regarder et m’interroger sur moi, dans ma solitude. J’étais épuisée mais vivante. Un livre foisonnant et magnifique qui résonnera longtemps en moi.
Comment parler de ce livre, si riche, si multiple ; difficile d’essayer, il faudrait une parole qui parle de tous ces lieux d’où elle-même, Jasna Samic, parle, sorte de polyphonie de soi-même. Impossible bien sûr et pourtant est-ce que ce n’est pas cela qu’elle réussit à faire dans ce livre ? Au début, on croit que l’on va lire un livre sur l’histoire d’une famille, que l’on pénétrera dans la sociologie d’une famille et de là d’un pays ; qu’on va lire un livre d’Histoire aussi et que l’on comprendra mieux des événements complexes survenus "à l’Est" et "dans les Balkans". Très vite on perd pied, on est pris dans un maelström où l’on sent que l’on va se perdre. Que faire ? Comment lire ? Où se poser en tant que lecteur ? Alors, comme lorsqu’on est pris dans un courant en mer, il est inutile de chercher à reprendre pied, on s’épuiserait et on se noierait. Seule solution, se laisser porter, sans chercher à résister. Il me semble qu’il faut faire cela dans son livre, se laisser porter, ne pas résister, jusqu’à faire partie de cette histoire, en devenir un personnage soi-même. C’est ainsi que j’ai lu, voyagé, que j’ai fait les rencontres qu’ont faites les personnages - et l’auteure aussi - j’ai été ballottée de par le monde, j’ai mis à ne pas mourir la même énergie que les personnages, j’ai vécu leurs douleurs et leurs passions, leurs contradictions. Tout cela a construit un paysage d’une période historique que j’avais cru étudier dans des livres ou des journaux, un paysage de pays que je croyais connaître - ou même dans lesquels je m’étais rendue – et je découvrais des cartes du monde qui n’existent pas. Et puis je suis arrivée à cette dernière partie du livre : l’auteure se séparait de moi ou moi d’elle. J’entendais ses questionnements, ses doutes, ses souffrances, j’entendais sa voix seule, sa voix séparée, et je devais me mettre en face d’elle et me regarder et m’interroger sur moi, dans ma solitude. J’étais épuisée mais vivante. Un livre foisonnant et magnifique qui résonnera longtemps en moi.
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