Magali B. - 1

Obayda est une fillette heureuse et plutôt épanouie, jusqu'au jour où un accident contraint toute la famille à déménager de Kaboul jusqu'à une petite villle de campagne. La ville qui a vu naître son père pourrait être accueillante, mais pour la fratrie uniquement composée de filles, c'est un recul de leur liberté. L'éducation ici n'est pas une priorité, surtout pour les filles, et le jugement des habitants est plus pesant qu'à Kaboul. Ainsi, lorsqu'il devient évident que ce déménagement ne rendra pas le sourire et l'envie de vivre à son père, une tante émet l'idée suivante "Un fils dans la maison porte bonheur". Débute alors pour Obayd, nouvellement bacha posh, un apprentissage, une découverte. Car plus qu'un changement d'apparence, il s'agit véritablement d'un autre mode de vie. Désormais, Obayd ne participe plus aux tâches ménagères, il a aussi droit à la plus grosse part lors des repas, et surtout le monde extérieur s'offre à lui. Grimper aux arbres, courir dans la rue, partir en expédition... Des plaisirs qu'Obayd découvre avec Rahim, bach posh expérimenté et bien décidé à rester un garçon. Les deux amis vont donc se mettre à la recherche d'un arc-en-ciel, coeur d'une légende qui leur permettrait de garder leur nouvelle identité pour toujours.

Vania a une existence plutôt banale de jeune fille timide, ayant peu d'amis, mais fidèles (c'est ce qu'elle croit) et un père plutôt sympa qui se démène pour l'élever comme il le peut et qui se débrouille pas mal. Mais un jour son meilleur ami, Pierre-Rachid, le voisin de palier, lui apprend qu'il sort avec sa pire ennemie, la même qui la torture depuis l'école primaire ! C'en est trop pour Vania qui, pour la première fois, exprime clairement son désaccord en hurlant sur lui. Ce soir-là, en consultant ses mails, elle voit un message anonyme un peu particulier, écrit visiblement par quelqu'un de proche, qui l'incite à arrêter immédiatement de se contenter de sa petite vie minable. Car Vania a le potentiel pour être quelqu'un d'exceptionnel, si elle s'en donne les moyens. L'injonction fait son chemin dans son esprit, et petit à petit, Vania va donner son avis, refuser des services, s'écouter, bref... se faire passer en premier. Mais savoir ce que l'on vaut ne veut pas dire marcher sur les autres, et elle va devoir apprendre à concilier ses envies et celles des gens qu'elle aime.

Voici enfin la fin du dyptique The Ones ! Toujours autant d'action, de revirements et très peu de temps morts ! A un rythme effréné, Cody et les Ones luttent pour leur survie. Au milieu des intérêts de chacun, Cody doit trouver sa place et faire ce qui lui semble juste, n'hésitant pas à compromettre des alliances et à se mettre en danger pour mener ses projets à bien. Retrouvez cette héroïne au mental d'acier et avec un cran hors du commun dans ce deuxième et dernier tome !

Romain Puértolas récidive chez les adolescents avec un roman faussement léger. Car, comme d'habitude, si le ton est badin, le sujet n'en reste pas moins profond. Gustave est un homme de 30 ans, trisomique, qui cumule deux emplois, plutôt comiques. Il travaille en tant que vendeur dans une boutique de souvenirs à Montmartre et en tant que renifleur d'aisselles pour une entreprise qui fabrique des déodorants. Un jour, il perd ses deux emplois d'une manière absolument improbable. Dès lors, il se met en quête d'un nouvel emploi, et l'évidence apparaît : il sera détective ! Bousculant les clichés que l'on peut avoir sur les personnes atteintes du syndrome de Down, Romain Puértolas met en scène un personnage profond et piquant, qui analyse scrupuleusement les comportements de ses congénères humains. L'écriture est simple, sans détour. Gustave nous livre ses pensées sans filtre, avec beaucoup de sérieux, le tout enrobé d'une couche d'humour et de bons mots.

Tout comme Reuben, ce personnage totalement flippé dans "Polly et moi", Pétula examine les risques de chaque action qu'elle envisage afin de savoir si elle peut se permettre de l'effectuer. Par exemple, même si c'est le plus court chemin pour aller au lycée, il est impensable pour elle de passer devant le chantier en cours depuis qu'elle a lu qu'une jeune femme était décédée à la suite d'une chute de plaque de métal en marchant devant un chantier. Impossible également de ne pas se laver les mains frénétiquement après avoir touché quelqu'un, parce qu'il faut absolument éliminer tous ces microbes ! Ajoutez à cela une hyper émotivité, et un comportement plutôt asocial, et vous aurez une vague idée de la vie étrange que Pétula mène. Cela ne risque pas de s'arranger avec le club d'Art-Psy dont elle fait partie, où elle ne côtoie que des gens aussi dérangés qu'elle. Jusqu'à ce que Jacob arrive en tout cas. Parce que celui-là, à part sa main bionique, il a l'air plutôt normal. Son truc à lui, c'est la réalisation cinématographique. Et petit à petit, peut-être que ses films réussiront à les guérir un peu, mieux que ne l'auraient fait les collages/pliages proposés par l'animatrice d'Art-Psy. Touchant et pas mièvre pour un sou, un joli livre à lire ou à offrir pour les amateurs de John Green.

Un très bel ouvrage qui nous offre un voyage au pays de l'enfance, en traversant les différents univers graphiques des artistes. Avec ce livre, faites découvrir la poésie et les techniques de cinéma d'animation aux enfants. Des illustrations originales pour chaque poème, des encarts explicatifs et 2 DVD pour se plonger dans la magie de la poésie animée. Superbe !