II se dit que le premier texte mis en musique par Léo Ferré vers l'âge de douze ans, est "Soleils couchants" de Paul Verlaine et qu'au collège de Bordighera, il cachait des textes d'Arthur Rimbaud dans son missel pendant les messes... Que ces anecdotes soient avérées ou non, il est certain que le goût de Ferré pour la poésie fut précoce et qu'en tant que compositeur, il sut mieux que personne soumettre la musique aux textes de ces deux "âmes damnées". [...] L'objet de ce recueil est de présenter, sous la forme d'une anthologie, tous les textes de Verlaine et de Rimbaud dont on a retrouvé une trace interprétée par Léo Ferré. Car une fraternité non feinte liait celui-ci à ceux-là. Souvent Ferré évoqua ces deux "poètes maudits" sans pouvoir réprimer son émotion. Né vingt-cinq ans après la mort de Rimbaud et vingt ans après celle de Verlaine, il assurait pourtant les rencontrer parfois et peut-être ne faut-il pas prendre ses propos que pour une boutade. Il connaissait leur vie respective par cœur et c'est très probablement aussi cela - en plus de l'œuvre, bien sûr - qui le fascinait. [...] Ne cherchons pas de thèmes, d'époques, de longueur de textes privilégiés dans le choix opéré par Léo Ferré pour interpréter Verlaine et Rimbaud : il n'y en a pas. Ferré a souvent dit sa façon de faire : les mains au clavier, le livre ouvert au hasard devant les yeux, il commençait à chanter et à jouer simultanément : "Je suis sûr que c'est humblement mettre de la musique sur la poésie."
II se dit que le premier texte mis en musique par Léo Ferré vers l'âge de douze ans, est "Soleils couchants" de Paul Verlaine et qu'au collège de Bordighera, il cachait des textes d'Arthur Rimbaud dans son missel pendant les messes... Que ces anecdotes soient avérées ou non, il est certain que le goût de Ferré pour la poésie fut précoce et qu'en tant que compositeur, il sut mieux que personne soumettre la musique aux textes de ces deux "âmes damnées". [...] L'objet de ce recueil est de présenter, sous la forme d'une anthologie, tous les textes de Verlaine et de Rimbaud dont on a retrouvé une trace interprétée par Léo Ferré. Car une fraternité non feinte liait celui-ci à ceux-là. Souvent Ferré évoqua ces deux "poètes maudits" sans pouvoir réprimer son émotion. Né vingt-cinq ans après la mort de Rimbaud et vingt ans après celle de Verlaine, il assurait pourtant les rencontrer parfois et peut-être ne faut-il pas prendre ses propos que pour une boutade. Il connaissait leur vie respective par cœur et c'est très probablement aussi cela - en plus de l'œuvre, bien sûr - qui le fascinait. [...] Ne cherchons pas de thèmes, d'époques, de longueur de textes privilégiés dans le choix opéré par Léo Ferré pour interpréter Verlaine et Rimbaud : il n'y en a pas. Ferré a souvent dit sa façon de faire : les mains au clavier, le livre ouvert au hasard devant les yeux, il commençait à chanter et à jouer simultanément : "Je suis sûr que c'est humblement mettre de la musique sur la poésie."
