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Jean-Marie Planes
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Arléa
"Tu chériras la mer". Charles Baudelaire
"Je l'ai dit : autre temps".
J'aime les mémoires, ce retour sur sa vie, ces marques laissées par le temps. Je les consomme sans aucun filtre. Elles créent chez moi automatiquement des nostalgies par procuration. Celles-ci sont presque d'un autre temps bien que je ne veuille affadir les propos de son auteur ou le vieillir plus encore. Ce genre de mémoires ont pour moi un charme tout particulier, je suis sur d'y découvrir, d'y sentir autre chose , d'autres mots et sans doute des vies sous un ciel antérieur. Il y a pourtant dans ce livre des noms
de lieux qui peuvent à chacun évoquer quelque chose encore, Arcachon, Re, Lacanau, Soulac-sur-mer, Hossegor... Mais on est plutôt à l’intervalle, au seuil d'une époque révolue, d'une autre modernité et d'une manière de vivre et de penser. Qui en effet peut encore comprendre aujourd'hui ce qui fit le charme singulier de Marie Laforêt, la fille aux yeux huitres ou les bains de mers de Paul Morand réédités ce mois d'ailleurs. L'expression pourrait paraître aujourd'hui vulgaire ou déplacée mais pas chez cet amateur de paysage disparus aujourd'hui et lecteur de Proust. Car il y a quelques lumières à écrire dans ce livre par celui qui fréquenta ces déserts qui offrent tant de joie, les plages. Il note dans la correspondance de Morand à Chardonne : "Tout ce peut faire la douce mer d'Italie, c'est d'être bleue ; elle ignore les magnifiques variations de la mer boueuse de Ronce, ses senteurs, et toute la bijouterie de la lumière charentaise". Il faut aller dans la nuance et les meilleures conversations pour se remémorer le sublime, les souvenirs par touches successives d'une palette subtile qui n'ignore pas non plus les états d'âmes d'alors qui leur donnèrent une intensité restée intacte au cœur : "On ne résiste jamais à l'envie d'être à jamais jeune". Il ne faut pas que penser vacances non plus mais aussi résidence mitoyenne, maison de famille. L'histoire est familiale et il s'agit de plusieurs saisons à vivre, de souvenirs, sous le soleil exactement, pas n'importe où. L'été riant y participe aussi : "Tant d'espace, tant de lumière, tant de mer !". C'est une longue, précieuse et vitale fréquentation qu'il faut raconter. "Les vagues comme le temps, menacent de mort." Le corps hélas toujours se venge, c'est le mots d'une dermatologue, du Rimbaud qui lance l'écriture : -"Mais monsieur, c'est une vie de soleil". Alors raconter comme on esquisse, trop de plages dans cette vie de soleil sans chapeau, une si belle routine du sud-ouest. "Tout était rose". C'est l'innocence qu'on appelle ignorance plus tard, c'est les déménagements, le souvenir des parents, des rendez-vous, garder le sel, le sublime....comme s'absenter encore.
Plages
"Tu chériras la mer". Charles Baudelaire
"Je l'ai dit : autre temps".
J'aime les mémoires, ce retour sur sa vie, ces marques laissées par le temps. Je les consomme sans aucun filtre. Elles créent chez moi automatiquement des nostalgies par procuration. Celles-ci sont presque d'un autre temps bien que je ne veuille affadir les propos de son auteur ou le vieillir plus encore. Ce genre de mémoires ont pour moi un charme tout particulier, je suis sur d'y découvrir, d'y sentir autre chose , d'autres mots et sans doute des vies sous un ciel antérieur. Il y a pourtant dans ce livre des noms de lieux qui peuvent à chacun évoquer quelque chose encore, Arcachon, Re, Lacanau, Soulac-sur-mer, Hossegor... Mais on est plutôt à l’intervalle, au seuil d'une époque révolue, d'une autre modernité et d'une manière de vivre et de penser. Qui en effet peut encore comprendre aujourd'hui ce qui fit le charme singulier de Marie Laforêt, la fille aux yeux huitres ou les bains de mers de Paul Morand réédités ce mois d'ailleurs. L'expression pourrait paraître aujourd'hui vulgaire ou déplacée mais pas chez cet amateur de paysage disparus aujourd'hui et lecteur de Proust. Car il y a quelques lumières à écrire dans ce livre par celui qui fréquenta ces déserts qui offrent tant de joie, les plages. Il note dans la correspondance de Morand à Chardonne : "Tout ce peut faire la douce mer d'Italie, c'est d'être bleue ; elle ignore les magnifiques variations de la mer boueuse de Ronce, ses senteurs, et toute la bijouterie de la lumière charentaise". Il faut aller dans la nuance et les meilleures conversations pour se remémorer le sublime, les souvenirs par touches successives d'une palette subtile qui n'ignore pas non plus les états d'âmes d'alors qui leur donnèrent une intensité restée intacte au cœur : "On ne résiste jamais à l'envie d'être à jamais jeune". Il ne faut pas que penser vacances non plus mais aussi résidence mitoyenne, maison de famille. L'histoire est familiale et il s'agit de plusieurs saisons à vivre, de souvenirs, sous le soleil exactement, pas n'importe où. L'été riant y participe aussi : "Tant d'espace, tant de lumière, tant de mer !". C'est une longue, précieuse et vitale fréquentation qu'il faut raconter. "Les vagues comme le temps, menacent de mort." Le corps hélas toujours se venge, c'est le mots d'une dermatologue, du Rimbaud qui lance l'écriture : -"Mais monsieur, c'est une vie de soleil". Alors raconter comme on esquisse, trop de plages dans cette vie de soleil sans chapeau, une si belle routine du sud-ouest. "Tout était rose". C'est l'innocence qu'on appelle ignorance plus tard, c'est les déménagements, le souvenir des parents, des rendez-vous, garder le sel, le sublime....comme s'absenter encore.