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En 2004, dans un village de Tchétchénie, Havaa, une fillette de huit ans, cachée dans les bois, voit des soldats russes emmener son père et brûler sa maison. Akhmed, voisin et ami de sa famille, observe lui aussi la scène, redoutant le pire. Lorsqu'il retrouve Havaa, il décide de la mettre à l'abri dans un hôpital abandonné où il ne reste qu'une chirurgienne russe épuisée, Sonja, pour soigner les blessés.
Au cours de cinq jours extraordinaires, le monde de Sonja, d'Akhmed et de Havaa bascule. Un premier roman majestueux sur l'amour en temps de guerre, qui révèle l'histoire d'un pays et d'un peuple martyr.
Se constuire dans un pays détruit
La lecture d'Une constellation de phénomènes vitaux peut sembler laborieuse. En effet, bien que l'histoire se déroule sur cinq jours, Anthony Marra promène son lecteur sur une échelle qui va de 1994 à 2004, enchainant les allers-retours temporels.
Bien que cela puisse être déstabilisant, ce voyage dans le temps est indispensable au lecteur pour comprendre l'histoire du pays.
La galerie de personnages est complètement pittoresque mais décrite avec brio. Ainsi, Anthony Marra arrive à concentrer l'ensemble des enjeux politiques d'un pays dans le microcosme d'un village.
Si chacun doit répondre de ses actes en son âme et conscience puisqu’
"[...] un pays sans loi était un pays sans crime."
Par conséquent, seule la conscience des uns et des autres leur permet de juger de ce qui est bien ou mal.
Un roman d'une grande force qui concentre l'amour sous toutes ses formes, qui interpelle sur la possible construction de l'individu dans un pays complètement détruit, mais qui rappelle que le destin d'une enfant peut être l'espoir de tout un peuple.