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"Tristia dont le titre est emprunté à Ovide est un retour à la culture et à la terre où Mandelstam situe les sources de la poésie : Homère, Ovide, Catulle, et la Crimée, les contrées de la mer Noire qui s'étendent jusqu'aux monts du Caucase, et qui, pour le poète, sont inséparables du paysage historique, culturel et géographique de la Méditerranée. Ici convergent la pensée juive, grecque et chrétienne.
C'est aussi, avec les îles Fortunées, le pays fabuleux de l'Age d'or. Le poète vient y chercher le mot vivant dans sa pureté originelle. Cette quête du mot retrouvé, du mot neuf, est le motif central de plusieurs poèmes de Tristia où il apparaît associé à d'autres thèmes, dans un poème d'amour comme Tristia, ou dans l'admirable poème La scène fantomatique luit à peine, où le chant de l'Orphée de Gluck devient l'accord final de strophes sur le Pétersbourg des années de la guerre civile.
Et quand Mandelstam, après une paraphrase de la troisième élégie des Tristes d'Ovide, s'écrie : Et seul m'est doux l'instant de la reconnaissance, il songe moins aux retrouvailles avec un être aimé qu'à la rencontre du poète avec la parole redécouverte". François Kérel.
critique
Ce poète russe à la poésie singlante et directe a mystérieusement disparu dans un camps de concentration de Sibérie orientale en 1938.
J'ai apprécié le ton de sa poésie. Il a su chercher les mots vrais et justes pour faire réagir son lecteur sur sa condition d'être humain vivant dans un régime inhumain, de poète qui accouche ses mots la peur de mourir au ventre.
Sa poésie est courageuse et mériterait d'être plus connue.