Biographie de China Miéville
Né à Londres en 1972, China Miéville est diplômé en anthropologie et en économie. Artiste éclectique, il est aussi très impliqué en politique. Il a adhéré au parti des travailleurs socialistes jusqu'en 2013 et est depuis un membre clé du parti de gauche Left Unity. Considéré comme l'une des plumes les plus novatrices des littératures de l'imaginaire, influencé notamment par H.P. Lovecraft, Michael Moorcock, J.G.
Ballard, Philip K. Dick… China Miéville rompt avec la codification traditionnelle des genres. À travers ses livres, il mêle et s'approprie la fantasy urbaine avec Perdido Street Station (2003), le fantastique avec Lombres (2009), le polar avec The City & The City (2011), ou encore la science-fiction avec Legationville (2015). Dans cet univers iconoclaste où imagination et inventivité règnent en maîtres, le surnaturel peut surgir à tout moment, souvent sous la forme de monstres hybrides comme dans Les Scarifiés (2008), Kraken (2013), ou Railsea (2016).
China Miéville a raflé tous les grands prix de l'imaginaire, et ce, dès son premier roman, Le Roi des Rats (2006), nommé pour le prix Bram Stoker et le prix de l'International Horror Guild. Perdido Street Station a obtenu le prix Arthur C. Clarke, le British Science Fiction Award et le Grand Prix de l'Imaginaire comme meilleur roman et meilleure traduction. The City & The City a aussi été récompensé des prix Hugo, Arthur C.
Clarke, World Fantasy et du Grand Prix de l'Imaginaire en France. Son engagement politique s'est traduit, entre autres, dans son essai, La Chute de Londres (Pocket, 2015), qui fustige l'état social de la capitale à l'heure de l'austérité et nous entraîne dans le Londres populaire, subversif et alternatif. Tous ses romans ont paru chez Fleuve Éditions, à l'exception de Lombres, publié au Diable Vauvert, et sont repris chez Pocket.
The City & the city
Un polar inclassable, déroutant et paranoïaque
Bienvenue à Besz et Ul Qoma, deux villes imbriquées l'une dans l'autre, où les habitants se côtoient sans se toucher et sans autorisation de se « voir ». Le moindre lien entre les villes est punissable de Rupture, une terrible milice hors d'atteinte.
Lorsque l'on retrouve à Besz le corps d'une étudiante assassinée à Ul Qoma, la machine policière n'a que peu de temps avant que la Rupture ne s'en mêle. D'autant que la défunte s'intéressait de très près aux mystères liant les deux villes, une mythologie d' « entre-ville » dont l'idée toute absurde qu'elle soit est un crime.
Loin de toute facilité, China Miéville nous offre une conception qui frise l'impossible : deux villes que rien ne sépare et qu'il est impossible d'associer. Reposant sur un concept "d'évision" (un refus de voir) de l'autre facette de la ville, cette délimitation est au cœur de l'intrigue.
Une vraie réussite, complétement déroutante.