Quelle est la relation de l'esprit au temps ? Comment s'articulent les concepts de temps et d'histoire ? De quelle façon l'idée d'historicité se laisse-t-elle caractériser ? Telles sont les questions que cet ouvrage se propose d'adresser à la philosophie de Hegel, au fil d'une étude génétique de celle-ci dans sa période d'élaboration, des premiers écrits de Francfort à la Phénoménologie de l'Esprit. Alors que les essais de jeunesse (1796-1802) définissent le temps de manière négative en l'identifiant tout d'abord au destin, puis à une marque de finitude que la raison doit abolir, les projets de système d'Iéna (rédigés de 1803 à 1806) constituent un tournant dans la recherche de Hegel, qui fait à cette époque une découverte décisive : celle de la nature éminemment dialectique du temps. Cette conception nouvelle de la temporalité bouleverse les acquis de la tradition métaphysique et permet de mettre en œuvre une réhabilitation philosophique du temps, qui débouche sur une double compréhension de celui-ci : à la négativité immémoriale de la nature, scandée par la répétition indéfinie des " maintenant ", est opposé le temps historique, centré sur le présent et fondé sur l'intériorisation du souvenir (Erinnerung). Par l'analyse de la dialecticité du temps, les leçons d'Iéna posent les jalons de la future philosophie de l'histoire, saisissant celle-ci dans sa possibilité, à la lumière de ce qu'il convient désormais d'appeler l'" historicité ".
Quelle est la relation de l'esprit au temps ? Comment s'articulent les concepts de temps et d'histoire ? De quelle façon l'idée d'historicité se laisse-t-elle caractériser ? Telles sont les questions que cet ouvrage se propose d'adresser à la philosophie de Hegel, au fil d'une étude génétique de celle-ci dans sa période d'élaboration, des premiers écrits de Francfort à la Phénoménologie de l'Esprit. Alors que les essais de jeunesse (1796-1802) définissent le temps de manière négative en l'identifiant tout d'abord au destin, puis à une marque de finitude que la raison doit abolir, les projets de système d'Iéna (rédigés de 1803 à 1806) constituent un tournant dans la recherche de Hegel, qui fait à cette époque une découverte décisive : celle de la nature éminemment dialectique du temps. Cette conception nouvelle de la temporalité bouleverse les acquis de la tradition métaphysique et permet de mettre en œuvre une réhabilitation philosophique du temps, qui débouche sur une double compréhension de celui-ci : à la négativité immémoriale de la nature, scandée par la répétition indéfinie des " maintenant ", est opposé le temps historique, centré sur le présent et fondé sur l'intériorisation du souvenir (Erinnerung). Par l'analyse de la dialecticité du temps, les leçons d'Iéna posent les jalons de la future philosophie de l'histoire, saisissant celle-ci dans sa possibilité, à la lumière de ce qu'il convient désormais d'appeler l'" historicité ".