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Au début des années 2020, le consensus de la Silicon Valley se délite. Inégalités folles, stagnation de la productivité, instabilité endémique... la nouvelle économie n'est pas advenue. Les algorithmes sont omniprésents, mais ce n'est pas pour autant que le capitalisme s'est civilisé. Au contraire. La thèse de ce livre est qu'avec la digitalisation du monde se produit une grande régression. Retour des monopoles, dépendance des sujets aux plateformes, brouillage de la distinction entre l'économique et le politique : les mutations à l'oeuvre transforment la qualité des processus sociaux et donnent une actualité nouvelle au féodalisme.
L'ouvrage commence par proposer une généalogie du consensus de la Silicon Valley et met en évidence les cinq paradoxes qui le minent. La thèse centrale est ensuite déroulée, rythmée par des développements sur les GAFA, les chaînes globales de valeur ou encore le système de crédit social chinois. Les grandes ? rmes se disputent le cyberspace pour prendre le contrôle sur des sources de données. Les sujets sont attachés à la glèbe numérique.
Dans l'ordre économique qui émerge, les capitaux délaissent la production pour se concentrer sur la prédation.
Très bon livre pour comprendre le capitalisme numérique
Ce livre montre les contradictions de l'économie numérique, en exposant clairement ses 5 paradoxes principaux. L'économie numérique promettait (i) une prolifération de start-ups toutes plus innovantes les unes que les autres, (ii) de l'autonomie et de la créativité dans le travail, (iii) une mobilité accrue, (iv) une croissance retrouvée par l'innovation et (v) un recul du rôle de l'État. Mais, dans les faits, l'économie numérique produit (i) un contrôle monopolistique par quelques firmes, (ii) un contrôle algorithmique du travail, (iii) une ségrégation spatiale plus prononcée des bassins d'emploi, (iv) les innovations n'engendrent pas de croissance et (v) l'État est indispensable pour mettre en place les droits de propriété intellectuelle ou la collecte de données nécessaires aux profits des entreprises du numérique.
Au fur et à mesure de son développement, l'économie numérique est devenue une nouvelle incarnation du féodalisme : (i) les entreprises monopolistiques se comportent en seigneurs dispensieux en cherchant toujours plus à étendre leur sphère d'influence, (ii) les autres entreprises satellites ont besoin de l'accès aux services de ces monopoles et (iii) les coûts de sortie pour les utilisateurs ou les entreprises satellites sont dissuasifs pour se passer des services de ces monopoles.