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Susanne Paesler, née en 1963 à Darmstadt et morte en 2006 à Berlin, appartenait à une génération d'artistes qui a définitivement abandonné le concept moderniste du tableau comme lieu de visions esthétiques toujours nouvelles se surpassant réciproquement. Elle discute bien plus dans sa création artistique de l'importance accordée à l'oeuvre d'art dans un monde de tableaux existants et de structures esthétiques reproductibles.
Mais Paesler cultive aussi avant tout le langage des formes géométriques d'une oeuvre d'art constructiviste totalement autoréférentielle, alors que les motifs et le choix des couleurs renvoient sans cesse de nouveau à des contextes extérieurs au tableau. Ces oeuvres font par conséquent penser à des couvertures de laine bon marché, des chaussettes Burlington ou des manteaux Burberry, soit des objets utiles du quotidien dont elle fait des motifs et des modèles pour son travail.
Et au lieu de tendre le tissu directement sur le châssis, suivant le principe du tout fait (et de rejoindre ainsi les tableaux de tissu Stoffbilder de Palermo), elle copie les motifs à la main afin d'ouvrir un échange fluide entre art, artisanat d'art et design. A partir de cette orientation, il semble presque logique que Susanne Paesler ait travaillé au cours des années 1990 sur le motif du cadre - en tant que limite au tableau désormais peint (!) -, du trompe-l'oeil et de la thématique de l'image dans l'image.
L'unique, l'authentique est une vision esthétique dont Paesler se méfie. Le catalogue de la première exposition d'ensemble présentée par le Kunstmuseum de Bonn comprend 40 oeuvres de 1991 à 2006.
