"C'est ainsi que je devins progressivement seul. Mes contacts avec l'extérieur se réduisirent aux démarches nécessaires à mon travail, la plupart du temps par téléphone. J'avais l'impression de perdre des forces en coupant les ponts avec les autres hommes mais en même temps mon moi commençait pour ainsi dire à se coaguler, à se condenser autour d'un noyau où tout ce que j'avais vécu se rassemblait, se fondait, comme des aliments dont mon âme se nourrissait".
August Strindberg (1849-1912) n'a que cinquante-quatre ans lorsqu'il publie Seul, en 1903, mais quelque chose, en lui, est installé, pour jamais, dans la vieillesse. D'où le ton apaisé, presque détaché, de ce roman de la fin d'une vie, où n'affleurent plus que les souvenirs, la tendresse des années d'enfance, les rares moments heureux, quelques visages de femmes. Le reste ? c'est le quotidien, les promenades solitaires, le rêve encore, intarissable, inguérissable, les derniers secrets d'une vie...
"C'est ainsi que je devins progressivement seul. Mes contacts avec l'extérieur se réduisirent aux démarches nécessaires à mon travail, la plupart du temps par téléphone. J'avais l'impression de perdre des forces en coupant les ponts avec les autres hommes mais en même temps mon moi commençait pour ainsi dire à se coaguler, à se condenser autour d'un noyau où tout ce que j'avais vécu se rassemblait, se fondait, comme des aliments dont mon âme se nourrissait".
August Strindberg (1849-1912) n'a que cinquante-quatre ans lorsqu'il publie Seul, en 1903, mais quelque chose, en lui, est installé, pour jamais, dans la vieillesse. D'où le ton apaisé, presque détaché, de ce roman de la fin d'une vie, où n'affleurent plus que les souvenirs, la tendresse des années d'enfance, les rares moments heureux, quelques visages de femmes. Le reste ? c'est le quotidien, les promenades solitaires, le rêve encore, intarissable, inguérissable, les derniers secrets d'une vie...