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Que les minorités visibles protestent contre leur marginalisation, qu'elles réclament la reconnaissance institutionnelle de leur histoire, ou encore qu'elles revendiquent leur pleine participation à la citoyenneté ? Le verdict est connu d'avance, il est invariable et sans appel : " communautarisme ". De fait, une idéologie s'est formée : le " néorépublicanisme " qui s'emploie, au nom de l'universalisme, à délégitimer toute revendication de la part des Français de couleur.
Il a fait aujourd'hui de l'exhibition médiatique de quelques figures noires une de ses stratégies destinées à occulter l'acuité de la question noire en France. Pourtant, l'universalisme dont se prévaut le " néorépublicanisme " cache mal un plaidoyer pro domo. Sous prétexte de débusquer le " communautarisme ethnique ", il en vient à couvrir un autre communautarisme, celui des dominants, sûrs de leurs positions, et jouant des coudes pour préserver leur statut.
A travers sa réponse à Gaston Kelman, l'auteur rappelle des données fondamentales qui permettent d'apprécier autrement l'intégration républicaine des Français de couleur.