Pour Un Recit Musical

Par : Thierry Marin

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  • Nombre de pages300
  • PrésentationBroché
  • Poids0.39 kg
  • Dimensions13,5 cm × 21,5 cm × 2,2 cm
  • ISBN2-7475-2976-2
  • EAN9782747529761
  • Date de parution01/10/2002
  • CollectionCritiques Littéraires
  • ÉditeurL'Harmattan

Résumé

La narratologie s'est souvent limitée aux seuls récits romanesques (quelles aventures surviennent à tel personnage ?), en occultant un pan des narrations, que nous nommerons musicales : quelles modulations affectent tel motif (couleurs, gestes, formes...) ? Nous dégageons les premières notions d'une narratologie musicale en écoutant la nouvelle de Beckett, " Bing ". Mais ces motifs peuvent devenir plus ou moins indépendants des personnages classiques, et composent alors trois univers contrastés. Dans le roman sonate (La Quarantaine de Le Clézio) les motifs gravitent encore autour du personnage, comme les deux thèmes d'une sonate encore attirés par le point-référence de l'attraction tonale. Dans le roman wagnérien et sa modulation de plusieurs leitmotive (Le Voyeur de Robbe-Grillet), les points d'attraction tonale se pluralisent, et les motifs conquièrent peu à peu leur autonomie par la polyphonie des lignes mélodiques. Mais c'est la variation continue du roman sériel (La Bataille de Pharsale de Claude Simon) qui libère la modulation de toute attraction tonale par les personnages, et entonne un contrepoint respectueux de la disjonction des lignes mélodiques. Cette typologie n'est pas exhaustive, car il peut exister des récits fugue, passacaille... Le récit de Michel Falempin L'Apparence de la vie est ainsi écouté comme un singulier roman policier musical. Nous proposons alors une conception élargie des récits, capable d'accueillir dans sa définition l'ancien continent des récits romanesques, et l'archipel nouveau des narrations musicales, à la manière des révolutions scientifiques intégrant les anciennes lois dans l'énoncé des nouvelles à titre de simples cas particuliers. Nous n'aurons alors fait que prendre au sérieux les déclarations et le travail des écrivains eux-mêmes.
La narratologie s'est souvent limitée aux seuls récits romanesques (quelles aventures surviennent à tel personnage ?), en occultant un pan des narrations, que nous nommerons musicales : quelles modulations affectent tel motif (couleurs, gestes, formes...) ? Nous dégageons les premières notions d'une narratologie musicale en écoutant la nouvelle de Beckett, " Bing ". Mais ces motifs peuvent devenir plus ou moins indépendants des personnages classiques, et composent alors trois univers contrastés. Dans le roman sonate (La Quarantaine de Le Clézio) les motifs gravitent encore autour du personnage, comme les deux thèmes d'une sonate encore attirés par le point-référence de l'attraction tonale. Dans le roman wagnérien et sa modulation de plusieurs leitmotive (Le Voyeur de Robbe-Grillet), les points d'attraction tonale se pluralisent, et les motifs conquièrent peu à peu leur autonomie par la polyphonie des lignes mélodiques. Mais c'est la variation continue du roman sériel (La Bataille de Pharsale de Claude Simon) qui libère la modulation de toute attraction tonale par les personnages, et entonne un contrepoint respectueux de la disjonction des lignes mélodiques. Cette typologie n'est pas exhaustive, car il peut exister des récits fugue, passacaille... Le récit de Michel Falempin L'Apparence de la vie est ainsi écouté comme un singulier roman policier musical. Nous proposons alors une conception élargie des récits, capable d'accueillir dans sa définition l'ancien continent des récits romanesques, et l'archipel nouveau des narrations musicales, à la manière des révolutions scientifiques intégrant les anciennes lois dans l'énoncé des nouvelles à titre de simples cas particuliers. Nous n'aurons alors fait que prendre au sérieux les déclarations et le travail des écrivains eux-mêmes.