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La question des rapports entre l'Eglise catholique et le nazisme a donné lieu à une littérature des plus mêlées, où les contributions scientifiques les plus respectables côtoient les productions les plus navrantes. Mais, très souvent, elle est réduite à celle de l'attitude de Pie XII (1939-1958) devant le génocide des Juifs, elle-même ramenée à son silence devant leur extermination. Or la politique du Saint-Siège devant l'Allemagne nazie au cours du second conflit mondial n'est pas sortie de rien ; entre la prise du pouvoir par le nazisme en 1933 et le printemps 1939, elle a d'abord été celle du prédécesseur de Pie XII, le pape Pie XI (1922-1939), qui, après avoir été le signataire des deux concordats avec Mussolini, en 1929, puis avec Hitler, en 1933, a aussi été, sur la fin de son pontificat, l'homme d'un indéniable tournant anti-totalitaire du catholicisme, avec la publication simultanée, en mars 1937, de deux encycliques dirigées, l'une contre le stalinisme, Divini Redemptoris, et l'autre contre le nazisme, Mit brennender Sorge, qui, après avoir été introduite clandestinement en Allemagne par la valise diplomatique de la nonciature à Berlin, fut lue du haut de toutes les chaires des églises catholiques du Reich, le dimanche des Rameaux 1937.
L'une des questions fondamentales que pose cette histoire est ainsi de comprendre comment on est passé, de la protestation éclatante du dernier Pie XI, au silence de Pie XII. C'est donc à Mit brennender Sorge qu'une équipe internationale de chercheurs en sciences humaines a décidé de consacrer un colloque, qui se tiendra du 4 au 6 juin 2015 à la Faculté des Lettres de l'Université de Brest, afin de mettre à profit l'ouverture récente des archives vaticanes du pontificat de Pie XI.
