En cours de chargement...
Stendhal n'a pas été avare de déclarations apparemment
définitives sur la nocivité de l'idée de Dieu, et surtout de ce
que les chrétiens en ont fait. On réunirait sans la moindre
peine un florilège édifiant et fort agressif. A qui regarde de
plus près, les choses se révèlent cependant beaucoup plus
subtiles. Sans prétendre le moins du monde annexer
abusivement Stendhal à une croyance qui ne fut pas sienne, on
a souhaité mettre en valeur de précieuses inflexions trop
souvent occultées.
Sa critique virulente de l'action de l'Eglise
catholique dans l'Histoire et dans la société moderne ne
l'empêche pas d'assumer une dette imprescriptible à son égard,
et d'en reconnaître pour sien le patrimoine; elle plaide en creux
pour une spiritualité ouverte, libre, une relation intime et forte
avec le divin. Son culte de la beauté et de l'amour témoigne
d'un mysticisme déplacé, mais intense.
Ce mécréant était
foncièrement un homme de foi.