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En sortie de conflit armé, faut-il poursuivre ceux qui ont
commis des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité,
voire un génocide, ou les intégrer au processus de transition au
nom de la paix ? Les poursuivre risque de déstabiliser la
société ; mais ne pas le faire peut mener au même résultat, une
paix achetée par l'impunité risquant d'être provisoire. L'auteur
examine ce dilemme à la lumière de l'histoire du droit pénal
international, de Nuremberg à nos jours, et à l'aide de
nombreux exemples, des Balkans à la Libye en passant par le
Rwanda et le Darfour.
II s'interroge sur le rôle des tribunaux
internationaux : sont-ils une condition de la paix (pas de paix
sans justice) ou au contraire un obstacle (pas de justice sans
paix) ? Ont-ils un effet dissuasif ? Peut-on dépasser le
dilemme? Se pose aussi la question des relations
qu'entretiennent deux acteurs majeurs de la scène
internationale ; le Conseil de sécurité, organe politique chargé
du maintien de la paix et de la sécurité, et la Cour pénale
internationale, organe judiciaire chargé de poursuivre les
auteurs des crimes les plus graves.
La Cour pénale
internationale est-elle vraiment indépendante du Conseil de
sécurité et, surtout, doit-elle l'être ? Une réflexion essentielle,
en ce début de siècle, face au retour des guerres.