Obscura était pour moi un livre très tentant, doté d’un titre énigmatique, ainsi qu’un résumé des plus alléchants. En effet la trame principale repose sur la découverte de scènes macabres copiant les célèbres et sulfureux tableaux de Manet Le Déjeuner sur l’herbe et Olympia. L’intrigue semblait intéressante, le meurtrier s’inspirant des tableaux du peintre, comme s’il voulait égaler son génie : « Manet et le tueur, deux facettes d’une même médaille, le génie lumineux d’un côté, son reflet obscur de l’autre, le soleil noir. Manet l’invisible (puisque mort)
mais omniprésent, après lequel court le tueur, lui aussi pour l’instant, en tout cas, encore invisible. Dans une course-poursuite forcément perdue d’avance, il jalonne son parcours de victimes innocentes, chacune utilisée comme un objet pour servir ses desseins. » Ce monstre monomaniaque se veut artiste et pense même surpasser Manet, grâce au genre artistique qui éclot alors, la photographie. Car avec Obscura Régis Descott nous plonge dans le Paris du XIXème siècle, permettant notamment une incursion dans le monde de la médecine et de la psychiatrie naissante grâce au personnage principal Jean Corbel, médecin de son état. C’est avec intérêt qu’on découvre les difficultés de la médecine de l’époque, confrontée à l’ignorance et au manque d’hygiène. Cependant le récit ne parvient pas à nous embarquer et c’est sans être tenu en haleine qu’on poursuit sa lecture. L’envie de lire ce roman est donc rapidement remplacée par une grande déception, du moins ça a été le cas en ce qui me concerne.
Le roman prend longtemps pour se mettre en place, et la lecture est rendue difficile par des répétitions et des lourdeurs de style. Le romancier semble chercher des prétextes pour faire des descriptions, certes picturales mais qui surchargent le récit sans raison.
Certains passages se révèlent plus prenants, lorsque le point de vue est celui du psychopathe, comme ici : « […] Ce désagrément faisait partie des épreuves à endurer, celles sans lesquelles nulle activité créatrice n’a de valeur. Toute création ne pouvant être que le résultat d’une certaine somme d’efforts et de souffrances. » On regrette qu’ils ne soient pas plus nombreux, ce qui aurait fait du roman un livre plus insolite et donc plus captivant. Au lieu de cela on se retrouve « coincés » aux côtés du bon docteur Corbel, qui ne cesse d’avoir des regrets et qui reste inactif la plupart du temps, malgré sa volonté d’agir.
Pour conclure je peux donc dire d’Obscura que ce roman policier a réussi un double prodige : d’être à la fois une grosse envie et une plus grosse déception.
Meutres dans le Paris du XIXème
Obscura était pour moi un livre très tentant, doté d’un titre énigmatique, ainsi qu’un résumé des plus alléchants. En effet la trame principale repose sur la découverte de scènes macabres copiant les célèbres et sulfureux tableaux de Manet Le Déjeuner sur l’herbe et Olympia. L’intrigue semblait intéressante, le meurtrier s’inspirant des tableaux du peintre, comme s’il voulait égaler son génie : « Manet et le tueur, deux facettes d’une même médaille, le génie lumineux d’un côté, son reflet obscur de l’autre, le soleil noir. Manet l’invisible (puisque mort) mais omniprésent, après lequel court le tueur, lui aussi pour l’instant, en tout cas, encore invisible. Dans une course-poursuite forcément perdue d’avance, il jalonne son parcours de victimes innocentes, chacune utilisée comme un objet pour servir ses desseins. » Ce monstre monomaniaque se veut artiste et pense même surpasser Manet, grâce au genre artistique qui éclot alors, la photographie. Car avec Obscura Régis Descott nous plonge dans le Paris du XIXème siècle, permettant notamment une incursion dans le monde de la médecine et de la psychiatrie naissante grâce au personnage principal Jean Corbel, médecin de son état. C’est avec intérêt qu’on découvre les difficultés de la médecine de l’époque, confrontée à l’ignorance et au manque d’hygiène. Cependant le récit ne parvient pas à nous embarquer et c’est sans être tenu en haleine qu’on poursuit sa lecture. L’envie de lire ce roman est donc rapidement remplacée par une grande déception, du moins ça a été le cas en ce qui me concerne.
Le roman prend longtemps pour se mettre en place, et la lecture est rendue difficile par des répétitions et des lourdeurs de style. Le romancier semble chercher des prétextes pour faire des descriptions, certes picturales mais qui surchargent le récit sans raison.
Certains passages se révèlent plus prenants, lorsque le point de vue est celui du psychopathe, comme ici : « […] Ce désagrément faisait partie des épreuves à endurer, celles sans lesquelles nulle activité créatrice n’a de valeur. Toute création ne pouvant être que le résultat d’une certaine somme d’efforts et de souffrances. » On regrette qu’ils ne soient pas plus nombreux, ce qui aurait fait du roman un livre plus insolite et donc plus captivant. Au lieu de cela on se retrouve « coincés » aux côtés du bon docteur Corbel, qui ne cesse d’avoir des regrets et qui reste inactif la plupart du temps, malgré sa volonté d’agir.
Pour conclure je peux donc dire d’Obscura que ce roman policier a réussi un double prodige : d’être à la fois une grosse envie et une plus grosse déception.