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Ecrivain de théâtre universellement connu, le conteur Pirandello, reste à découvrir pour le grand public, et la France, après l'Italie, pourrait bien, avec le recul du temps, les mettre sur le même pied. Tous deux sont épaulés leur vie durant, échangeant sujets et recettes, puisque la nouvelle obéit à des règles presque aussi strictes que la dramaturgie, ce qui n'a empêché ni le nouvelliste ni le dramaturge de semer le désordre créateur dans l'un comme dans l'autre genre.
Les Nouvelles pour une année comptent deux cent trente-cinq récits sur les trois cent soixante-cinq prévus, rassemblés, classés, revus, parfois récrits de la main même de l'auteur. Leur succession, toujours de par la volonté de l'écrivain, n'est ni chronologique, ni thématique. Il semble qu'elle ne vise qu'à la variété pour l'agrément du lecteur. Le présent quatrième volume réunit des textes dont la publication s'étend de 1913 à 1926.
On y trouve aussi bien des tableaux de mœurs provinciales à la manière de Maupassant, comme La rente viagère, que des faits divers de tonalité plus moderne où l'ironie du sort et l'absurdité de la condition humaine s'en donnent à cœur joie, car, malgré la tristesse des situations, l'alacrité d'humeur est toujours au rendez-vous. C'est à pleurer, mais on rit. Les amateurs de théâtre distingueront là, dans La déveine de Pythagore ou Les pensionnaires du souvenir, l'inimitable tournure d'esprit d'un homme allant au bout de ses raisonnements, pour le meilleur et pour le pire, et sur le nom duquel s'est formé un mot -pirandellisme- qui a dominé et continu à nourrir l'état de crise de la conscience européenne.