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Peu de livres ont autant ému la société russe à leur parution que ces Notes d'un médecin (1900) de Vikenti Veressaïev, auteur par ailleurs d'une vingtaine de récits et de nouvelles. La raison tient au caractère du texte, littéraire en même temps que naturaliste, mais aussi à la charge critique de l'auteur envers sa profession et la société en général. Comparables aux Récits d'un jeune médecin de Mikhaïl Boulgakov, ami et admirateur de Veressaïev, ces Notes nous plongent dans la société russe de la fin du XIXe siècle, avec toute sa misère, ses préjugés sociaux et ses drames individuels et collectifs, décrits avec un tel talent qu'elles seront saluées par les plus grands écrivains de l'époque, à l'exemple de Tchekhov.
Bien plus que des mémoires, ces Notes d'un médecin nous présentent la face sombre de la pratique médicale, sans occulter les tourments et désillusions qu'elle peut faire naître. Veressaïev interroge la moralité des expérimentations sur des patients consentants ou non, les conséquences délétères des autopsies obligatoires, l'indécence des consultations publiques. Les images, saisissantes, s'imprimeront dans l'esprit des lecteurs, et feront de cet ouvrage le livre de référence des médecins qui, à la science pour la science, préfèrent l'humanisme.