Compromise malgré elle dans la guerre des cartels au Mexique, la prostituée Miranda n’a d’autre choix que de fuir pour tenter de sauver sa peau. Lancée sur les routes de son pays avec la peur aux trousses, parviendra-t-elle à passer inaperçue et à gagner l’état mexicain de Basse-Californie où l’attend, peut-être, une autre vie ?
Le récit nous plonge dans la vie misérable et sans espoir d’une de ces filles tombées dans les griffes d’un réseau de prostitution au Mexique. Son destin aurait pu peu à peu s’acheminer vers l’usure et la déchéance classiquement réservées à ses semblables, si un coup de théâtre n’était venu soudain anéantir jusqu’à cette pauvre et désolante perspective. Contrainte à une fuite précipitée, sans ressource ni appui si ce n’est la fidèle amie qui l’accompagne, Miranda devient du jour au lendemain l’une de ces innombrables ombres qui traversent furtivement le Mexique, poussées par une urgence vitale dans une odyssée de tous les dangers.
Au travers du destin de Miranda et de la narration toute en tension de sa trajectoire éperdue, se dessinent les silhouettes de tous les migrants, chassés de chez eux par un sort devenu intenable, et lancés à la dérive de courants aléatoires entrecoupés d’obstacles souvent infranchissables. C’est d’ailleurs une rencontre de l’auteur dans un camp de réfugiés en France, avec une femme tatouée de la Santa Muerte - cette déesse de la mort qui remonte à l’histoire ancienne du Mexique -, qui lui a inspiré ce roman. Imaginé avec la plus grande crédibilité, raconté avec une sensibilité pleine de tendresse et de pudeur, le personnage de Miranda prend des allures d’allégorie, fragile et touchante, universelle dans le malheur de son destin brisé par la folie et l’indifférence humaines : une âme à la dérive parmi tant d’autres, une vie de désespoir sans fin pourtant pétrie de dignité, face auxquelles l’auteur exprime sa triste et respectueuse impuissance.
Après Zacharie Blondel voleur de poules paru en 2018, j’ai retrouvé avec plaisir l’élégance et la tonalité douce-amère de la plume de Philippe Cuisset, assorties d’une tension dramatique lucide et désespérée. Ce livre coup de coeur est à découvrir sans hésiter.
Compromise malgré elle dans la guerre des cartels au Mexique, la prostituée Miranda n’a d’autre choix que de fuir pour tenter de sauver sa peau. Lancée sur les routes de son pays avec la peur aux trousses, parviendra-t-elle à passer inaperçue et à gagner l’état mexicain de Basse-Californie où l’attend, peut-être, une autre vie ?
Le récit nous plonge dans la vie misérable et sans espoir d’une de ces filles tombées dans les griffes d’un réseau de prostitution au Mexique. Son destin aurait pu peu à peu s’acheminer vers l’usure et la déchéance classiquement réservées à ses semblables, si un coup de théâtre n’était venu soudain anéantir jusqu’à cette pauvre et désolante perspective. Contrainte à une fuite précipitée, sans ressource ni appui si ce n’est la fidèle amie qui l’accompagne, Miranda devient du jour au lendemain l’une de ces innombrables ombres qui traversent furtivement le Mexique, poussées par une urgence vitale dans une odyssée de tous les dangers.
Au travers du destin de Miranda et de la narration toute en tension de sa trajectoire éperdue, se dessinent les silhouettes de tous les migrants, chassés de chez eux par un sort devenu intenable, et lancés à la dérive de courants aléatoires entrecoupés d’obstacles souvent infranchissables. C’est d’ailleurs une rencontre de l’auteur dans un camp de réfugiés en France, avec une femme tatouée de la Santa Muerte - cette déesse de la mort qui remonte à l’histoire ancienne du Mexique -, qui lui a inspiré ce roman. Imaginé avec la plus grande crédibilité, raconté avec une sensibilité pleine de tendresse et de pudeur, le personnage de Miranda prend des allures d’allégorie, fragile et touchante, universelle dans le malheur de son destin brisé par la folie et l’indifférence humaines : une âme à la dérive parmi tant d’autres, une vie de désespoir sans fin pourtant pétrie de dignité, face auxquelles l’auteur exprime sa triste et respectueuse impuissance.
Après Zacharie Blondel voleur de poules paru en 2018, j’ai retrouvé avec plaisir l’élégance et la tonalité douce-amère de la plume de Philippe Cuisset, assorties d’une tension dramatique lucide et désespérée. Ce livre coup de coeur est à découvrir sans hésiter.