Mio dolce amore

1796. Bonaparte a 26 ans. Il vient d'être nommé à la tête de l'armée d'Italie. Une armée en haillons à laquelle il manque des chaussures, du pain, du vin, des munitions. Le 26 mars, il arrive à Nice où ses hommes l'attendent. Trois jours auparavant il s'est marié avec Joséphine de Beauharnais. Il ne connaît rien à l'amour, elle en connaît les moindres arcanes. Il l'aime à la folie, elle ne l'aime pas ou si peu.
La campagne d'Italie va durer deux mois. Deux mois pendant lesquels Bonaparte vole de victoire en victoire, renversant les codes de la guerre conventionnelle, bousculant les Autrichiens, se débarrassant des Piémontais. Il galvanise son armée et lui rend son honneur. Le jeune général corse, petit et malingre, fait la conquête de la gloire. L'homme le plus heureux du monde ? Non. L'homme le plus malheureux, le plus désespéré, car Joséphine ne répond pas à ses lettres.
" Mon parti pris est de rester aux côtés de Bonaparte, de lire par-dessus son épaule, d'avoir la fièvre avec lui, d'espérer avec lui, de pleurer avec lui. Je l'accompagne dans les montagnes, je traverse les fleuves et les rivières avec lui, je rentre dans Milan débordante de joie, avec lui. Je l'attends elle qui doit le rejoindre dans la capitale lombarde. C'est le calvaire de celui qui deviendra Napoléon que je veux faire revivre en mêlant ses lettres à la trajectoire fulgurante de son épopée.
"