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1965. Vingt-cinq ans après la fin de la guerre civile, la génération qui ne l'a pas connue arrive en âge de prendre des responsabilités, ce qui ne signifie pas nécessairement marcher dans les traces des vainqueurs ou construire la société qu'avaient désirée les vaincus. Après l'échec du rêve d'ouverture politique du début des années soixante, la révolte étudiante survenue à Madrid en février 1965 souligne le malaise profond qui s'installe dans la société espagnole tout autant que les ressources que le Régime conserve.
Ce volume tente une réponse à la question d'une possible césure dans la continuité du franquisme en avançant l'hypothèse d'une charnière historique qui se dessine alors dans l'opposition tandis que la dictature prolonge sous des formes différentes les valeurs idéologiques qui l'ont portée au pouvoir. Il propose l'analyse d'un événement dont l'étude est propice à suspendre le temps, à cerner des caractéristiques qui le dépassent, car la crise madrilène de février 1965, comme mécanisme d'un processus transitionnel, est précisément susceptible de faire saisir les ciments de la continuité du franquisme tout comme la rapidité de l'instauration de la démocratie à la mort du dictateur.