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L'année 1671 marque pour Mme de Sévigné le début de
l'échange avec sa fille, Mme de Grignan, partie s'installer en
Provence. Dans ce journal d'une année, on ne lit pas seulement
l'amour maternel : la mélancolie le dispute à un humour
parfois féroce. Son ton mêle pudeur et impudeur, plaintes et
gaillardises, ce qu'elle nomme son "libertinage de plume".
Virtuose de la langue, elle allie le noble et le vulgaire, le subtil
et le concret.
Rares sont les textes du XVIIe siècle qui nous
permettent une telle plongée au coeur de la sphère intime,
associant les soucis du quotidien et le questionnement
spirituel, les états d'âme et les états des lieux, les réalités du
temps et les chimères de l'imaginaire. Lectrice infatigable,
raffinée sans préciosité, savante sans pédanterie, Mme de
Sévigné se montre ici d'une liberté de ton unique.