En cours de chargement...
Las Vegas. Loin du Strip et de ses averses de fric "habitent" une poignée d'humains rejetés aux marges de la société, jusque dans les tunnels de canalisation, aux abords du désert, les pieds dans les détritus de l'histoire, la tête dans les étoiles. Parmi eux, trois vétérans désassortis vivotent dans une relative bonne humeur, une solidarité tacite, une certaine convivialité minimaliste. Ici, chacun a fait sa guerre (Viêtnam, Irak) et chacun l'a perdue.
Trimballe sa propre inadaptation à la vie. Au coeur de ce trio, indéchiffrable et silencieux, Hoyt Stapleton voyage dans les livres et dans le temps, à la reconquête patiente et défiante d'une mémoire muette, d'un langage du souvenir. A travers la détresse calme de ce vieil homme-enfant en cours d'évaporation, Christian Garcin signe un envoûtant roman américain qui fait cohabiter dans les grands espaces de l'oubli fantômes et réalisme, sourire et mélancolie, ligne claire et foisonnement.
Et migrer Samuel Beckett chez Russell Banks.
Les dessous de Las Vegas
Entre passé et présent, les héros de Christian Garcin tentent d'échapper à leur condition de vétérans, à leurs souvenirs corrosifs. Ils s'évadent par la pensée et l'auteur souligne d'une lumière poudrée le contraste entre le chic vulgaire de Las Vegas et les canalisations où son trio habite (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/08/23/oiseaux-morts-lamerique-christian-garcin/)