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La prose romanesque arthurienne (XIIIe-XVe siècle) fait volontiers référence, au détour du récit, à des inscriptions qu'il est donné de lire à un lecteur fictif, le plus souvent un chevalier errant en quête de sens. A partir d'un large corpus - Lancelot-Graal, Suite du Roman de Merlin, Prophesies de Merlin, Tristan en prose, Roman de Meliadus et de Guiron le Courtois, Perceforest, le Livre du Cuer d'Amor espris de René d'Anjou -, ce sont ces inscriptions que l'on envisagera selon des perspectives littéraires, poétiques, linguistiques et historiques.
Comment l'inscription questionne-t-elle les notions d'autorité, d'espace, d'oralité et de mémoire ? En tant qu'elle est écriture, et donc image, dans quelle mesure peut-elle être perçue comme une imago, mentale ou matérielle ? Dès lors qu'elle manifeste le double caractère sacramentel/saint et magique/diabolique de l'écriture, l'inscription participe aussi fréquemment de pratiques magiques et prophétiques, que les romanciers se plaisent à mettre en scène.
En prose mais également en vers, anonyme ou signée, brève ou prolixe, mouvante, illisible ou monumentale, reposant sur le métal, la pierre, le bois ou la chair, l'inscription romanesque possède de multiples facettes, qui en disent long sur le pouvoir de l'écrit au Moyen Age.