Prix Aznavour des Mots d'Amour

Les guerres précieuses

Par : Perrine Tripier
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  • Nombre de pages224
  • PrésentationBroché
  • FormatPoche
  • Poids0.146 kg
  • Dimensions10,8 cm × 18,0 cm × 1,4 cm
  • ISBN978-2-07-304942-1
  • EAN9782073049421
  • Date de parution11/04/2024
  • CollectionFolio
  • ÉditeurFolio

Résumé

"Je marchais à pas lents de bout en bout dans la Maison, et la traîne de fourrure me suivait comme un lourd serpent louvoyant. Bêtes fauves, bois de camphre, pin qui brûle et pain qui fume, j'emplissais la Maison de chaleur et de lumières. J'en étais la force vitale, l'organe palpitant dans un thorax de charpentes et de pignons". Isadora a passé toute son existence dans la grande maison de son enfance.
Pourtant, il lui faudra bientôt affronter le monde extérieur. Au cours des saisons qu'elle se remémore comme autant de tableaux, résonnent la joie et l'émerveillement d'un âge d'or familial. Mais Isadora s'aventurera-t-elle dans les recoins les plus sombres qu'elle a jusque-là ignorés ? Parviendra-t-elle à rompre le charme qui semble la retenir prisonnière d'un passé à jamais figé ?
"Je marchais à pas lents de bout en bout dans la Maison, et la traîne de fourrure me suivait comme un lourd serpent louvoyant. Bêtes fauves, bois de camphre, pin qui brûle et pain qui fume, j'emplissais la Maison de chaleur et de lumières. J'en étais la force vitale, l'organe palpitant dans un thorax de charpentes et de pignons". Isadora a passé toute son existence dans la grande maison de son enfance.
Pourtant, il lui faudra bientôt affronter le monde extérieur. Au cours des saisons qu'elle se remémore comme autant de tableaux, résonnent la joie et l'émerveillement d'un âge d'or familial. Mais Isadora s'aventurera-t-elle dans les recoins les plus sombres qu'elle a jusque-là ignorés ? Parviendra-t-elle à rompre le charme qui semble la retenir prisonnière d'un passé à jamais figé ?

Avis des lecteurs
Commentaires laissés par nos lecteurs

4.5/5
sur 2 notes dont 2 avis lecteurs
Un premier roman bouleversant, infiniment délicat et nostalgique
« Il est des lieux qui vous harponnent. Qui enroulent leurs mailles autour de vos songes, qui ajustent leurs griffes, juste assez pour vous laisser grandir, mais avec dans votre chair la meurtrissure de leur emprise. » Alors qu’elle a dû se résoudre à quitter sa chère Maison pour un hospice, une vieille dame ne cesse d’y retourner en pensée, hantée par ses souvenirs qu’elle feuillette par saisons, comme les pages d’un album de famille enfermant tristement années enfuies et êtres chers disparus. Cette Maison avec une majuscule, baignée de la saumure de la nostalgie, est, avec son grand jardin, son petit bois et son étang où se réverbèrent encore les rires des enfants heureux de s’y retrouver chaque été, lorsque la famille toute entière s’y réunissait pour les vacances, la réincarnation littéraire de celle que les grands-parents de l’auteur ont vendue, à la si grande tristesse de cette dernière qu’elle l’a étirée jusqu’à en faire une fiction. Elle est toute la vie d’Isadora, qui, après y avoir grandi dans un bonheur ponctué de chaque tohu-bohu estival, ne l’a jamais quittée, refusant même de se marier pour ne pas partir et pour devenir à son tour la prêtresse des lieux, la fillette cédant bientôt la place à une vieille fille percluse de solitude, à jamais dévorée par l’impossible désir de retenir les jours heureux. « J'ai assez aimé la Maison pour ne rien souhaiter d'autre, dans toute mon existence, que d'y demeurer, blottie, au creux des choses familières. » A cet attachement pour le lieu, point fixe d’une succession de tableaux saisonniers dont les plus infimes détails sensoriels, entre odeur du soleil et de fleurs déjà trop mûres, bruissement de feuilles mortes soulevées par le vent, froid éblouissant de neige bientôt sale, paillettes de lumière sur une moisson de corolles printanières, restent tellement prégnants dans la mémoire de la narratrice qu’ils parviennent encore, entre deux cruels retours à l’insupportable réalité présente, à effacer les murs de sa triste chambre médicalisée, se superpose une incapacité quasi névrotique à se détacher du passé et à faire face, autrefois à la vie, aujourd’hui à la mort. Comme une vieille cassette inlassablement rembobinée jusqu’à l’usure, la vie d’Isadora s’est répétée chaque année à l’identique, chaque cycle de saisons buttant éternellement sur le même anniversaire, celui de l’accident qui lui a ravi sa jeune sœur Harriet. « Rester, c’était ma façon de résister à l’effacement, à l’oubli. » Et même lorsque contrainte par le grand âge, alors qu’approche l’heure de l’apaisement définitif, la vieille dame ne peut encore se résoudre à rendre les armes : « Je désirais laisser pourrir la Maison. La laisser se démantibuler, s’effondrer sur elle-même, comme un cheval éreinté qui plie sur ses jambes, l’écume aux flancs. Je voulais qu’elle meure de mon départ, et qu’elle m’attende pour que je vienne la hanter, avec tous les autres fantômes de ma famille, quand je serais morte. » A seulement vingt-quatre ans, Perrine Tripier signe un premier roman éblouissant, sur le temps qui passe et nous efface. Sublimé par la finesse et la beauté de son écriture, son texte minutieusement ciselé exhale une nostalgie si épaisse qu’elle vous prend à la gorge et vous accompagne longtemps après son excipit. Coup de coeur.
« Il est des lieux qui vous harponnent. Qui enroulent leurs mailles autour de vos songes, qui ajustent leurs griffes, juste assez pour vous laisser grandir, mais avec dans votre chair la meurtrissure de leur emprise. » Alors qu’elle a dû se résoudre à quitter sa chère Maison pour un hospice, une vieille dame ne cesse d’y retourner en pensée, hantée par ses souvenirs qu’elle feuillette par saisons, comme les pages d’un album de famille enfermant tristement années enfuies et êtres chers disparus. Cette Maison avec une majuscule, baignée de la saumure de la nostalgie, est, avec son grand jardin, son petit bois et son étang où se réverbèrent encore les rires des enfants heureux de s’y retrouver chaque été, lorsque la famille toute entière s’y réunissait pour les vacances, la réincarnation littéraire de celle que les grands-parents de l’auteur ont vendue, à la si grande tristesse de cette dernière qu’elle l’a étirée jusqu’à en faire une fiction. Elle est toute la vie d’Isadora, qui, après y avoir grandi dans un bonheur ponctué de chaque tohu-bohu estival, ne l’a jamais quittée, refusant même de se marier pour ne pas partir et pour devenir à son tour la prêtresse des lieux, la fillette cédant bientôt la place à une vieille fille percluse de solitude, à jamais dévorée par l’impossible désir de retenir les jours heureux. « J'ai assez aimé la Maison pour ne rien souhaiter d'autre, dans toute mon existence, que d'y demeurer, blottie, au creux des choses familières. » A cet attachement pour le lieu, point fixe d’une succession de tableaux saisonniers dont les plus infimes détails sensoriels, entre odeur du soleil et de fleurs déjà trop mûres, bruissement de feuilles mortes soulevées par le vent, froid éblouissant de neige bientôt sale, paillettes de lumière sur une moisson de corolles printanières, restent tellement prégnants dans la mémoire de la narratrice qu’ils parviennent encore, entre deux cruels retours à l’insupportable réalité présente, à effacer les murs de sa triste chambre médicalisée, se superpose une incapacité quasi névrotique à se détacher du passé et à faire face, autrefois à la vie, aujourd’hui à la mort. Comme une vieille cassette inlassablement rembobinée jusqu’à l’usure, la vie d’Isadora s’est répétée chaque année à l’identique, chaque cycle de saisons buttant éternellement sur le même anniversaire, celui de l’accident qui lui a ravi sa jeune sœur Harriet. « Rester, c’était ma façon de résister à l’effacement, à l’oubli. » Et même lorsque contrainte par le grand âge, alors qu’approche l’heure de l’apaisement définitif, la vieille dame ne peut encore se résoudre à rendre les armes : « Je désirais laisser pourrir la Maison. La laisser se démantibuler, s’effondrer sur elle-même, comme un cheval éreinté qui plie sur ses jambes, l’écume aux flancs. Je voulais qu’elle meure de mon départ, et qu’elle m’attende pour que je vienne la hanter, avec tous les autres fantômes de ma famille, quand je serais morte. » A seulement vingt-quatre ans, Perrine Tripier signe un premier roman éblouissant, sur le temps qui passe et nous efface. Sublimé par la finesse et la beauté de son écriture, son texte minutieusement ciselé exhale une nostalgie si épaisse qu’elle vous prend à la gorge et vous accompagne longtemps après son excipit. Coup de coeur.
Retour poétique en enfance
Pleine de poésie, la plume de la primo-romancière façonne une enfance fantasmée depuis la vieillesse amère, faite de regrets. Les saisons modèlent les jeux, les chocolats chauds succèdent aux cabanes dans les arbres, les pétales percent la blancheur de la neige alors que la narratrice se souvient de sa jeunesse et de la Maison où elle a vécu toute sa vie. Empreint de nostalgie, ce premier roman est à mi-chemin de la douceur et de l'âpreté (plus de de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/04/14/les-guerres-precieuses-perrine-tripier/)
Pleine de poésie, la plume de la primo-romancière façonne une enfance fantasmée depuis la vieillesse amère, faite de regrets. Les saisons modèlent les jeux, les chocolats chauds succèdent aux cabanes dans les arbres, les pétales percent la blancheur de la neige alors que la narratrice se souvient de sa jeunesse et de la Maison où elle a vécu toute sa vie. Empreint de nostalgie, ce premier roman est à mi-chemin de la douceur et de l'âpreté (plus de de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/04/14/les-guerres-precieuses-perrine-tripier/)
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