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La philosophie a-t-elle encore quelque chose à nous apprendre pour nous préparer à affronter le monde qui vient ? Oui, affirme Perrine Simon-Nahum, si l'on rompt avec les pensées apocalyptiques et la guerre des identités qui nous ont exclus de l'histoire. Les premières en faisant de nous les spectateurs passifs d'un futur qui nous accable, les secondes en nous décrivant comme les victimes impuissantes d'un passé qui nous hante.
Contre ces déterminismes, l'auteure nous appelle à la "dé-sidération", à reprendre pied dans le monde actuel, à "refaire histoire". Comment ? En renouant avec un sujet acteur de sa propre vie. C'est à partir de la relation que la philosophie doit trouver à se redéfinir. Les liens qui nous unissent les uns aux autres, l'amour, l'amitié, mais aussi le deuil ou la perte : ces expériences intimes ne se comprennent que si elles sont vécues dans l'épaisseur d'un présent qu'elles permettent d'infléchir.
Elles ne donnent sens à nos vies que si elles trouvent à se prolonger dans des institutions qui traduisent au niveau collectif l'importance que nous donnons à nos engagements individuels. Nous ne sommes pas condamnés à subir le sort que nous réservent les déraisons modernes. Les relations que nous tissons au monde, parce qu'elles sont nécessairement plurielles, parce qu'elles engagent, même au niveau le plus modeste, notre liberté, nous montrent le chemin à suivre.