Depuis plus de dix ans, Fredrik Welin joue les autruches misanthropes (est-ce possible ?) sur son île au bord de la Baltique et, le climat n’est pas propice à ces oiseaux, tout le monde le sait. Chaque matin, Monsieur Bougon prend son bain de mer après avoir creusé son trou dans la glace, puis vaque à quelques occupations. Bien qu’il rudoie le facteur, son seul interlocuteur, il l’attend à chaque passage, sur son ponton « Je l’attends, je me demande pourquoi et je sais que je n’aurais jamais de réponse »…. La vie pourrait continuer ainsi à écrire sa chronique d’une vie
qui a tourné court, sauf que, un matin, « Il y avait quelqu’un sur la glace. Une silhouette noire sur fond de blancheur immense. » « C’était une femme. On aurait dit qu’elle marchait appuyée contre un vélo. Puis j’ai compris : c’était un déambulateur ». En y regardant de plus près, avec ses jumelles, il reconnait Harriet « la femme que j’avais aimée autrefois plus que n’importe quelle autre ». C’est le début de la fin ou la fin de l’ermite ? Toujours est-il que sa vie va changer radicalement. Il va faire de sacrés découvertes familiales et oser se retourner sur son passé, ne plus fuir ce pourquoi il a joué les autruches gelées pendant si longtemps. Petit à petit, la forteresse qu’est devenue son île, la carapace qu’il l’encombre va tomber, en respectant simplement « la seule promesse vraiment belle » que l’on n’ait jamais faite à Harriet.
Le vieux bougon misanthrope qui s’isole et voit sa vie radicalement changer suite à un évènement extérieur est un thème souvent « exploité ». Le charme de l’écriture précise, teinté d’humour, de Henning Mankell, la description des couchers de soleil, du froid que l’on sent arriver, la neige qui tombe, les pas qui crissent dans la neige, le bruit des oiseaux, du vent…. les ambiances qu’il a créées font de ce livre un délicieux moment de lecture.
Ce que j’ai aimé dans ce livre : tous ces personnages à la dérive qui se réinventent un monde. L’amour, ou pour le moins, la solidarité, le soin de l’autre qui les unit en ces terres, pour nous, hostiles, même Fredrik y succombe en sauvant un chien. Henning Mankell prend son temps pour nous amener au mot fin. Le temps qu’il faut à Monsieur Bougon pour récupérer le fil de sa vie, là où tout a basculé, le temps d’envisager un possible avec les autres, le temps d’envisager donner un sens à sa vie.
Un livre que beaucoup ont lu donc voici quelques liens vers leurs blogues :
Mimi – Asphodèle - Lilliba – Métaphore – vers la plateforme Entrée-Livre
Réveil à la vie
Depuis plus de dix ans, Fredrik Welin joue les autruches misanthropes (est-ce possible ?) sur son île au bord de la Baltique et, le climat n’est pas propice à ces oiseaux, tout le monde le sait. Chaque matin, Monsieur Bougon prend son bain de mer après avoir creusé son trou dans la glace, puis vaque à quelques occupations. Bien qu’il rudoie le facteur, son seul interlocuteur, il l’attend à chaque passage, sur son ponton « Je l’attends, je me demande pourquoi et je sais que je n’aurais jamais de réponse »…. La vie pourrait continuer ainsi à écrire sa chronique d’une vie qui a tourné court, sauf que, un matin, « Il y avait quelqu’un sur la glace. Une silhouette noire sur fond de blancheur immense. » « C’était une femme. On aurait dit qu’elle marchait appuyée contre un vélo. Puis j’ai compris : c’était un déambulateur ». En y regardant de plus près, avec ses jumelles, il reconnait Harriet « la femme que j’avais aimée autrefois plus que n’importe quelle autre ». C’est le début de la fin ou la fin de l’ermite ? Toujours est-il que sa vie va changer radicalement. Il va faire de sacrés découvertes familiales et oser se retourner sur son passé, ne plus fuir ce pourquoi il a joué les autruches gelées pendant si longtemps. Petit à petit, la forteresse qu’est devenue son île, la carapace qu’il l’encombre va tomber, en respectant simplement « la seule promesse vraiment belle » que l’on n’ait jamais faite à Harriet.
Le vieux bougon misanthrope qui s’isole et voit sa vie radicalement changer suite à un évènement extérieur est un thème souvent « exploité ». Le charme de l’écriture précise, teinté d’humour, de Henning Mankell, la description des couchers de soleil, du froid que l’on sent arriver, la neige qui tombe, les pas qui crissent dans la neige, le bruit des oiseaux, du vent…. les ambiances qu’il a créées font de ce livre un délicieux moment de lecture.
Ce que j’ai aimé dans ce livre : tous ces personnages à la dérive qui se réinventent un monde. L’amour, ou pour le moins, la solidarité, le soin de l’autre qui les unit en ces terres, pour nous, hostiles, même Fredrik y succombe en sauvant un chien. Henning Mankell prend son temps pour nous amener au mot fin. Le temps qu’il faut à Monsieur Bougon pour récupérer le fil de sa vie, là où tout a basculé, le temps d’envisager un possible avec les autres, le temps d’envisager donner un sens à sa vie.
Un livre que beaucoup ont lu donc voici quelques liens vers leurs blogues :
Mimi – Asphodèle - Lilliba – Métaphore – vers la plateforme Entrée-Livre