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Au moment où disparaissait Amadou Hampaté Bâ, par un de ces hasards auxquels se plaît parfois le sort, paraissait le premier volume de ses Mémoires. Une telle coïncidence a pu être considérée comme le gage de la pérennité d'une oeuvre qui, par sa richesse et sa diversité, appartient au patrimoine universel. C'est dans cet esprit qu'une journée d'études a été consacrée, en Sorbonne, à celui qui compte parmi les penseurs et les écrivains fondamentaux de l'Afrique du XXe siècle.
Si, plutôt que sur les écrits scientifiques ou philosophiques, l'accent a été mis surtout sur l'Etrange Destin de Wangrin et sur Amkoullel l'enfant peul, c'est parce que ces deux livres complètent et illustrent admirablement l'apport des autres travaux d'Hampaté Bâ. L'histoire de l'Afrique précoloniale et coloniale, la religion et les rites, les récits épiques, la littérature orale, l'évocation des mécanismes de la promotion sociale ou du regard des enfants sur le monde des adultes, l'ethnographie vécue, en un mot, s'y trouvent associés aux mille petits faits de la vie quotidienne, grâce à l'art et au sens de l'humour d'un grand écrivain.
Résolus à étudier des textes littéraires avec un regard de littéraires, les intervenants ont eu à coeur d'introduire à une meilleure connaissance de l'écrivain et le sentiment que, ce faisant, ils aideraient à rendre plus aisément perceptibles l'intérêt et la qualité d'une oeuvre qui n'a cessé d'associer ou de faire alterner la rigueur de l'ethnologue, la sagesse du penseur et l'art de l'écrivain.