Le pays des autres Tome 3
J'emporterai le feu

Par : Leïla Slimani

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  • Nombre de pages432
  • PrésentationBroché
  • FormatGrand Format
  • Poids0.438 kg
  • Dimensions14,0 cm × 20,5 cm × 2,8 cm
  • ISBN978-2-07-309836-8
  • EAN9782073098368
  • Date de parution23/01/2025
  • CollectionBlanche
  • ÉditeurGallimard

Résumé

"Mehdi se sécha, enfila un tee-shirt propre et un pantalon de toile, et il chercha au fond de sa sacoche le livre qu'il avait acheté pour sa fille. Il poserait sa main sur son épaule, il lui sourirait et lui ordonnerait de ne jamais se retourner. "Mia, va-t'en et ne rentre pas. Ces histoires de racines, ce n'est rien d'autre qu'une manière de te clouer au sol, alors peu importent le passé, la maison, les objets, les souvenirs.
Allume un grand incendie et emporte le feu."" Enfants de la troisième génération de la famille Belhaj, Mia et Inès sont nées dans les années 1980. Comme leur grand-mère Mathilde, leur mère Aicha ou leur tante Selma, elles cherchent à être libres chacune à sa façon, dans l'exil ou dans la solitude. Il leur faudra se faire une place, apprendre de nouveaux codes, affronter les préjugés, le racisme parfois.
Leïla Slimani achève ici de façon splendide la trilogie du Pays des autres, fresque familiale emportée par une poésie vigoureuse et un souffle d'une grande puissance.
"Mehdi se sécha, enfila un tee-shirt propre et un pantalon de toile, et il chercha au fond de sa sacoche le livre qu'il avait acheté pour sa fille. Il poserait sa main sur son épaule, il lui sourirait et lui ordonnerait de ne jamais se retourner. "Mia, va-t'en et ne rentre pas. Ces histoires de racines, ce n'est rien d'autre qu'une manière de te clouer au sol, alors peu importent le passé, la maison, les objets, les souvenirs.
Allume un grand incendie et emporte le feu."" Enfants de la troisième génération de la famille Belhaj, Mia et Inès sont nées dans les années 1980. Comme leur grand-mère Mathilde, leur mère Aicha ou leur tante Selma, elles cherchent à être libres chacune à sa façon, dans l'exil ou dans la solitude. Il leur faudra se faire une place, apprendre de nouveaux codes, affronter les préjugés, le racisme parfois.
Leïla Slimani achève ici de façon splendide la trilogie du Pays des autres, fresque familiale emportée par une poésie vigoureuse et un souffle d'une grande puissance.

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5/5
sur 1 note dont 1 avis lecteur
Rapport à l’autre et à la différence
Le pays des autres et Regardez-nous danser nous avaient fait vivre la colonisation et les lendemains de l’indépendance marocaine aux côtés de deux générations de la famille Belhaj, inspirée de celle de l’auteur. Ce dernier tome de la trilogie retrace cette fois le parcours de la troisième génération dans les années 1980-1990, au travers de Mia et d’Inès – cette dernière avatar romanesque de Leïla Slimani. Mia et Inès ont une vingtaine d’années. Pendant que, gynécologue, leur mère Aïcha lutte pour le droit des Marocaines à disposer de leur corps, leur père Mehdi, banquier et haut fonctionnaire, est confronté à la corruption et aux ingérences d’un régime ne supportant ni critique, ni résistance. Emprisonné suite à une accusation calomnieuse, il ne survit pas longtemps à l’ostracisme qui perdure après sa libération, mais met toutes ses forces à convaincre ses filles, amenées à Paris par leurs études, à émigrer sans retour. « Ne reviens pas. Ces histoires de racines, ce n’est rien d’autre qu’une manière de te clouer au sol, alors peu importent le passé, la maison, les objets, les souvenirs. Allume un grand incendie et emporte le feu. (…) Ne transige pas avec la liberté. » Elles qui, femmes sous un régime patriarcal hautement liberticide, se sentaient déjà morcelées dans leur propre pays alors qu’il leur fallait, comme leurs parents et leurs proches, constamment dissimuler et réserver le fond de leurs pensées au seul cercle intime et familial, connaissent alors une nouvelle forme de solitude et de déchirement, celle de la séparation et de l’exil. Plus que jamais « autres » dans leur patrie d’origine dont, en enfants de notables élevées à la mode française dans des écoles françaises, elles ne maîtrisent d’ailleurs que fort mal la langue, les voilà par mille détails insidieux constamment rappelées en France au statut d’étrangères ayant leur intégration à parfaire. Pour être mélancolique, le récit sobre et efficace ne perd rien de la force incisive qui caractérise la plume si agréablement déliée de Leïla Slimani. Entre questions identitaires, liens familiaux et déracinement, droits des femmes et liberté, cette envoûtante saga familiale dépasse l’autobiographie pour former une œuvre romanesque habitée, traversée d’un vrai souffle et portée par une réflexion existentielle fine et sensible. Beaucoup plus intime que les deux autres, ce dernier volet impressionne davantage aussi par le feu qui l’habite, transmis de personnage en personnage dans une polyphonie familiale qui démultiplie focales et perspectives pour mieux rendre compte des différents visages de la réalité. Comment rester soi-même dans l’ouverture et le compromis ? C’est le rapport à l’autre et à la différence qui est tout l’enjeu ici. Coup de coeur.
Le pays des autres et Regardez-nous danser nous avaient fait vivre la colonisation et les lendemains de l’indépendance marocaine aux côtés de deux générations de la famille Belhaj, inspirée de celle de l’auteur. Ce dernier tome de la trilogie retrace cette fois le parcours de la troisième génération dans les années 1980-1990, au travers de Mia et d’Inès – cette dernière avatar romanesque de Leïla Slimani. Mia et Inès ont une vingtaine d’années. Pendant que, gynécologue, leur mère Aïcha lutte pour le droit des Marocaines à disposer de leur corps, leur père Mehdi, banquier et haut fonctionnaire, est confronté à la corruption et aux ingérences d’un régime ne supportant ni critique, ni résistance. Emprisonné suite à une accusation calomnieuse, il ne survit pas longtemps à l’ostracisme qui perdure après sa libération, mais met toutes ses forces à convaincre ses filles, amenées à Paris par leurs études, à émigrer sans retour. « Ne reviens pas. Ces histoires de racines, ce n’est rien d’autre qu’une manière de te clouer au sol, alors peu importent le passé, la maison, les objets, les souvenirs. Allume un grand incendie et emporte le feu. (…) Ne transige pas avec la liberté. » Elles qui, femmes sous un régime patriarcal hautement liberticide, se sentaient déjà morcelées dans leur propre pays alors qu’il leur fallait, comme leurs parents et leurs proches, constamment dissimuler et réserver le fond de leurs pensées au seul cercle intime et familial, connaissent alors une nouvelle forme de solitude et de déchirement, celle de la séparation et de l’exil. Plus que jamais « autres » dans leur patrie d’origine dont, en enfants de notables élevées à la mode française dans des écoles françaises, elles ne maîtrisent d’ailleurs que fort mal la langue, les voilà par mille détails insidieux constamment rappelées en France au statut d’étrangères ayant leur intégration à parfaire. Pour être mélancolique, le récit sobre et efficace ne perd rien de la force incisive qui caractérise la plume si agréablement déliée de Leïla Slimani. Entre questions identitaires, liens familiaux et déracinement, droits des femmes et liberté, cette envoûtante saga familiale dépasse l’autobiographie pour former une œuvre romanesque habitée, traversée d’un vrai souffle et portée par une réflexion existentielle fine et sensible. Beaucoup plus intime que les deux autres, ce dernier volet impressionne davantage aussi par le feu qui l’habite, transmis de personnage en personnage dans une polyphonie familiale qui démultiplie focales et perspectives pour mieux rendre compte des différents visages de la réalité. Comment rester soi-même dans l’ouverture et le compromis ? C’est le rapport à l’autre et à la différence qui est tout l’enjeu ici. Coup de coeur.

Leïla Slimani est une journaliste et femme de lettres qui vit le jour le 3 octobre 1981 à Rabat, au Maroc. Elle s’est fait un nom grâce à son engagement féministe et à sa plume acérée qui lui a valu, dès la publication de son deuxième roman « Chanson douce », de recevoir l’illustre prix Goncourt en 2016.

Famille et parcours intellectuel

Leïla Slimani est née dans une famille aisée et a grandi au cœur de la capitale marocaine. Sa mère, mi-alsacienne et algérienne, est alors médecin ORL, une des pionnières du pays. Son père, lui, est un banquier et ancien haut-fonctionnaire d'État. Tous deux sont deux amoureux de l’expression française et éduquent leurs trois filles avec cette affiliation culturelle. Par ailleurs, Leïla suivra ses cours au lycée français Descartes à Rabat.

Après avoir obtenu son baccalauréat en 1999, elle s’installe à Paris pour suivre des études littéraires puis est diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris. Passionnée de théâtre, elle s'inscrit au Cours Florent pour s’essayer au métier de comédienne. Ayant une appétence particulière pour la communication et les médias, elle poursuit son cursus et ressort diplômée de L’École supérieure de commerce de Paris.

Tournant littéraire et consécration

En 2008, Leïla Slimani rejoint le magazine “ Jeune Afrique ” et y travaillera durant quatre ans. Elle y abordera de multiples questions touchant l’Afrique du Nord. Ce sera également pour elle le moyen d’assouvir sa soif intense de voyages et de rencontres. Cette même année, elle épousera son mari banquier, avec qui elle a deux enfants.

En 2012, elle quitte le journal, mais reste tout de même pigiste, afin de se consacrer à ce qui l’a toujours fait vibrer : la littérature. En 2013, elle signe son tout premier manuscrit, « La baie de Dakhla : Itinérance enchantée entre mer et désert », qui est rejeté par les maisons d’édition. S’ensuit un stage de deux mois, auprès de l’éditeur Jean-Marie Laclavetine. Ce sera pour le moins prolifique, puisque s’en suivra en 2014 la publication du roman « Dans le jardin de l’ogre ». Ce texte brillant traite le sujet subversif de l’addiction féminine au sexe. Cette fois, le succès est au rendez-vous, l’ouvrage sera salué par la critique et pressenti pour le prix de Flore de 2014.

Son coup d’essai remarqué se transforme en coup de maître avec la parution, en 2016, de « Chanson Douce », aux éditions Gallimard. Il se verra attribuer le prestigieux Prix Goncourt et sera adapté au cinéma, incarné par Karin Viard et Leïla Bekhti.

Leïla Slimani est, entre autres honneurs, choisie pour être la représentante personnelle du président Emmanuel Macron pour la francophonie en 2017. Ce titre lui permet de siéger au Conseil permanent de l’Organisation internationale de la francophonie. En revanche, elle refusera le poste de ministre de la Culture qui lui est alors proposé.

Une artiste féministe et engagée

Leïla met sa plume aiguisée au service de la femme et de l’humain en général. Pétrie de lectures féministes signées Virgina Woolf ou encore Simone de Beauvoir, elle s’inscrit dans cette tradition engagée avec un style précis, incisif, mais non moins empli de poésie. En 2016, elle s’attaque au sujet sensible de la nymphomanie féminine à travers le livre “Dans le jardin de l’ogre ”. Sa liberté de style et de sujet est encensée, tandis que d’autres lui reprocheront de tomber dans le sensationnalisme gratuit. Qu’importe, Leïla trace sa route littéraire.

2016, c’est aussi l’année du livre « Le diable est dans les détails ». Dans ce recueil de textes écrits pour le journal hebdomadaire “ 1”, elle abordera, entre autres, la question de l’intégrisme, de la violence, des attentats, et autres sujets de société brûlants.

À la fois admirée et décriée, l’écrivaine ne s’interdit rien, pas même de parcourir le Maroc en quête de témoignages pour créer son ouvrage “Sexe et mensonges : La vie sexuelle au Maroc”. Elle défraie la chronique de 2017 une nouvelle fois avec le roman graphique “Paroles d’honneur”, qui a fait couler beaucoup d’encre. Avec Leïla Slimani, ce qui était caché et censuré est soudain raconté et valorisé, quitte à choquer.

Elle reçoit, cette même année, le titre honorifique d’Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres, qui récompense les personnes permettant de faire rayonner la culture française à travers les frontières.

L’influence de la journaliste dépasse le cadre littéraire et lui permet de se faire la porte-parole de groupes humains marginalisés qui n’ont pas voix au chapitre. Elle reçoit par exemple le “Out d’or” de la part de l’Association des journalistes LGBT en 2017, suite à sa prise de position face à la pénalisation de l’homosexualité au Maroc.

Leïla Slimani continue à s’imposer de manière fulgurante dans le paysage culturel et politique de la France et du Maroc. Elle incarne une figure littéraire forte et engagée qui a déjà marqué son époque.

Chanson douce
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