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Ce livre réaffirme deux réalités essentielles en ce qui concerne le pardon : d'une part, la difficulté intrinsèque à l'acte de pardonner en tant qu'il fait parfois face à un mal très profond (trahison, meurtre, génocide...), d'autre part, la conviction que le pardon est toujours possible quel que soit le temps qu'il peut prendre. C'est ce que l'auteur considère comme paradoxal au regard de la polarité qui caractérise le pardon, à la fois banal et profond, difficile mais possible.
Et la certitude qui se dégage de cette analyse est doublement intéressante : pardonner ou se pardonner est toujours un processus dont la réussite dépend de facteurs aussi divers que complexes qu'il convient de comprendre. Cependant, quelle que soit la motivation du pardon (éthique, spirituelle, politique...), il est important qu'il soit à l'avantage de l'homme. Mais le pardon ne se substitue pas à la justice, en ce sens qu'il faut distinguer le coupable de la culpabilité dont on l'accuse.
Le devoir de la vérité et de la justice renforce le sens authentique du pardon qui est celui du "don" gratuit et immérité. La "hauteur du pardon" répond alors à ce que Ricoeur appelle la "profondeur de la faute" au bénéfice d'une socialité apaisée et ouverte au progrès individuel et collectif. Seule la reconnaissance répond au pardon ainsi reçu... la gratitude pour la miséricorde reçue parfait la démarche de la gratuité amorcée dans l'acte même de par-donner.