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Terrifiant
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Irritant
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XXe siècle
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France
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Famille française
Rien que le titre est déjà tout un symbole. Non, il ne s’agit pas d’un livre d’économie sur des données chiffrées de l’INSEE. Ce roman, car il s’agit bien de cela, nous ouvre les portes dans une famille française que nous suivons depuis les années 70 jusqu’aux années 2000.
Terrifiant, captivant et irritant sont les qualificatifs que j’ai choisi pour parler de ce livre un peu « Trash ».
Terrifiant parce qu’il nous donne à lire nous-même. C’est l’histoire d’une famille française, installée en banlieue parisienne dont l’épouse tient la maison en rationnant
les dépenses inutiles, le mari, technico-commercial, tente tant bien que mal de diriger sa carrière rempli d’aléas et des enfants spectateurs avant de devenir eux-mêmes acteurs d’un désastre familial. Le narrateur nous livre sa colère et l’ironie qu’il porte sur une vie à laquelle il refuse d’adhérer. Terrifiant sont les portraits qu’il nous livre et ses pensées ont parfois le don d’agacer. Son égocentrisme en devient débilitant dans le sens déprimant.
Captivant parce que nous avons vraiment envie de suivre l’histoire de cette famille française ordinaire. Son récit nous parle et certains souvenirs rejaillissent forcément en chacun de nous. Chapeau l’auteur.
Irritant parce que cette vie de la classe moyenne est celle qui nous déprime parfois. Suffisamment d’argent pour vivre mais pas assez pour en profiter pleinement. Tout est rationné. Forcément, Eric Reinhardt mais le doigt là où ça fait mal. Le regard qu’il porte sur la classe moyenne peut déranger.
Rassurez-vous, si vous aviez besoin d’être rassuré, ce narrateur narcissique, rempli de convictions qui le portent au-dessus des autres, égocentrique finit par s’en prendre plein la tronche par sa propre fille. Délaissé, haït par sa propre famille comme il hait la sienne, sa vie n’en est pas moins misérable. C’est aussi pour ça que ce livre ne laisse pas indifférent. Il s’agit bien d’une autopsie d’une famille française d’une rare qualité parce que chaque protagoniste, campé sur ses positions, s’en prend plein la tête par la vie qui, comme chacun le sait, n’épargne personne. C’est sûrement la raison pour laquelle ce genre de roman est unique et la force qu’il dégage est impressionnante.
L’écriture du roman oscille entre des moments de pure beauté dans le phrasé et d’autres qui sont parfois laborieux à lire. Il y a quelque chose de Célinien dans ce roman. Ame sensible s’abstenir.
Extraits choisis
« on peut dire que j’ai connu sans répit, durant toute mon enfance et mon adolescence, pourrissant l’atmosphère familiale, la spirale du désastre. C’est à croire qu’un complot maléfique s’était tramé autour des affaires de mon père. Il n’était guère de bonnes nouvelles qui n’étaient pas dynamité le lendemain soir par un démenti brutal. Les joies d’un jour n’annonçait rien d’autre qu’une imminente désillusion ».
Autopsie de la "middle class" française
Rien que le titre est déjà tout un symbole. Non, il ne s’agit pas d’un livre d’économie sur des données chiffrées de l’INSEE. Ce roman, car il s’agit bien de cela, nous ouvre les portes dans une famille française que nous suivons depuis les années 70 jusqu’aux années 2000.
Terrifiant, captivant et irritant sont les qualificatifs que j’ai choisi pour parler de ce livre un peu « Trash ».
Terrifiant parce qu’il nous donne à lire nous-même. C’est l’histoire d’une famille française, installée en banlieue parisienne dont l’épouse tient la maison en rationnant les dépenses inutiles, le mari, technico-commercial, tente tant bien que mal de diriger sa carrière rempli d’aléas et des enfants spectateurs avant de devenir eux-mêmes acteurs d’un désastre familial. Le narrateur nous livre sa colère et l’ironie qu’il porte sur une vie à laquelle il refuse d’adhérer. Terrifiant sont les portraits qu’il nous livre et ses pensées ont parfois le don d’agacer. Son égocentrisme en devient débilitant dans le sens déprimant.
Captivant parce que nous avons vraiment envie de suivre l’histoire de cette famille française ordinaire. Son récit nous parle et certains souvenirs rejaillissent forcément en chacun de nous. Chapeau l’auteur.
Irritant parce que cette vie de la classe moyenne est celle qui nous déprime parfois. Suffisamment d’argent pour vivre mais pas assez pour en profiter pleinement. Tout est rationné. Forcément, Eric Reinhardt mais le doigt là où ça fait mal. Le regard qu’il porte sur la classe moyenne peut déranger.
Rassurez-vous, si vous aviez besoin d’être rassuré, ce narrateur narcissique, rempli de convictions qui le portent au-dessus des autres, égocentrique finit par s’en prendre plein la tronche par sa propre fille. Délaissé, haït par sa propre famille comme il hait la sienne, sa vie n’en est pas moins misérable. C’est aussi pour ça que ce livre ne laisse pas indifférent. Il s’agit bien d’une autopsie d’une famille française d’une rare qualité parce que chaque protagoniste, campé sur ses positions, s’en prend plein la tête par la vie qui, comme chacun le sait, n’épargne personne. C’est sûrement la raison pour laquelle ce genre de roman est unique et la force qu’il dégage est impressionnante.
L’écriture du roman oscille entre des moments de pure beauté dans le phrasé et d’autres qui sont parfois laborieux à lire. Il y a quelque chose de Célinien dans ce roman. Ame sensible s’abstenir.
Extraits choisis
« on peut dire que j’ai connu sans répit, durant toute mon enfance et mon adolescence, pourrissant l’atmosphère familiale, la spirale du désastre. C’est à croire qu’un complot maléfique s’était tramé autour des affaires de mon père. Il n’était guère de bonnes nouvelles qui n’étaient pas dynamité le lendemain soir par un démenti brutal. Les joies d’un jour n’annonçait rien d’autre qu’une imminente désillusion ».