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Car, à cet instant, tu le pressens. La réalité n'est pas achevée. Pas encore construite, et demande à l'être comme l'est Un fruit ouvert, dont on peut goûter la saveur, connaître Le plaisir : au fond, tout n'attend de toi Qu'une seule chose : que tu lui livres en toi Ce passage charnel Vers sa plus intime légèreté, son être musical ; Ligne après ligne, tu t'achemines Vers ce nouage lumineux Qui fait de ton corps autre chose qu'un corps : Une sorte de tranchée vive dans le silence des pierres.
Un jardin où rien ne prend racine mais où éclot La fleur du moindre souffle ; ll laisseras, bien sûr, à la lumière le soin du dernier mot, Et à l'amour celui d'ouvrir les vannes de la nuit...