En cours de chargement...
Le Mauvais génie raconte la vie du légendaire sauteur à skis finlandais Matti Nykänen. Décédé en février 2019, Nykänen aura été le meilleur sauteur à skis de tous les temps, gagnant tout ce qu'il est possible de gagner durant les années 1980. Mais la suite de sa vie, jalonnée de mariages et de divorces, fut une longue chute ponctuée de rebonds : passant de mascotte à idiot national, Nykänen fera du rock'n'roll, du striptease, de la prison, dans une valse sans fin avec les médias et avec l'alcool.
Empruntant à de nombreuses sources, y compris personnelles, Freudiger approche le personnage par touches différenciées, passant du biographique au fictionnel, racontant ses exploits et ses déboires dans une sorte de dialogue avec son protagoniste. Il replace également son personnage dans son contexte historique et géo-politique, et revisite cette étonnante discipline sportive qu'est le saut à ski.
En résulte le portrait littéraire contrasté d'un champion sportif de la guerre froide devenu une icône trash et pathétique dans la Finlande de l'âge de la communication. Le mauvais génie, c'est bien sûr Matti Nykänen, génie du ski qui a mal tourné. Mais c'est aussi Nykänen victime de son mauvais génie. C'est encore le faux-ami qui lui propose un pacte faustien. C'est enfin le sale gamin que Nykänen n'a jamais cessé d'être, mauvais génie violent d'un pays souvent présenté comme trop parfait, la Finlande.
Le mauvais genie
« Le vol impliquait la chute... »
L'ascension puis la chute, Brutale, de Matti Nykanen, éternel ado à la blondeur béate, sauteur à ski légendaire, ange noir, idole, puis mascotte de tout un pays, la Finlande.
Une vie à tutoyer Icare et les sommets, l'exigence du vol parfait, l'ivresse et ses démons, puis la chute au sortir des sautoir. Se brûler les ailes, dissolue dans les flaques et les frasques glauques de la célébrité, l'alcool, les femmes, la violence et la prison.
Rocker raté strip-teaser à temps partiel, sa vie une interminable descente pathétique et tragique, une immense scène finalement bien en trop grande pour lui.
Alain Freudiger déroule minutieusement le fil d'un récit multiple, entre réel et fiction, à la fois tragédie d'une vie, Chronique géopolitique et cocasse d'une époque, la guerre froide, paradoxe aussi d'une nation, la Finlande, qui aimait à se regarder dans le reflet noir de ses champions déchus.
« Le mauvais génie » a le charme et la mélancolie des errances sombres de l'existence, de ces vies qui basculent comme un objet qu'on balade.