Portée par le grandiose d'un lyrisme désespéré, habitée par la nonchalance de l'ivresse et la folie vagabonde, peuplée de démons et de spectres irréconciliables, l'errance de Frederick Exley – maudit parmi les vivants, démiurge parmi les fous – a des allures d'épopée liquide et déliquescente.
Toute une vie de guingois, toute une vie de débauche exutoire, toute une vie réglée sur la tour branlante de l'horloge sans aiguilles, toute une vie perdue, retrouvée, perdue à nouveau.
Toute une vie sans issue, une vie comme une tignasse incoiffable - cheveux hirsutes sur crâne
démesuré -, toute une vie à la quête de quelque chose, mais quoi ?
Toute une vie animée comme une variation circulaire : hôpital psychiatrique/maison de maman/appartements minables.
Le dernier stade de la soif c'est la rencontre d'un peuple attiré par le néant, absorbé par la névrose, la rencontre d'une certaine Amérique aux exigences stupides, le mérite et le succès, la beauté et la salubrité : la bêtise en quelque sorte.
Exley l'amoche, son Amérique, il lui tire dessus à boulets rouges, il s'en extraie pour mieux en extraire sa laideur, sa puanteur, ses idéaux de Grande Nation.
Le dernier stade de la soif est un livre immensément drôle, cynique et tendre. C'est une parade de personnages inouïs, géniaux et complètement timbrés : Paddy the Duke, enfermé notoire, imbattable au ping-pong ; Bunny sue, la fille aimée et convoitée puis haïe ; Mister Blue, menteur chevronné, buveur de premier ordre et prêt à faire 50 pompes dès qu'on lui ordonne ; l'Avocat, samaritain iconoclaste ; et tant d'autres...
Et puis, il y a le football américain !, véritable passion de l'auteur, passion autant que réconfort, sa prise au monde. Son refuge, sa planche de survie quand les eaux deviennent trop tumultueuses. Les New York Giants, l'icône Franck Gifford, son stade, son public...
Un grand livre, un livre géant même, une plongée décapante et abyssale dans l'âme éthérée d'un homme d'une lucidité chancelante.
Un homme étincelant de folie et de romantisme aliéné. Le comprendre c'est l'aimer.
Boires et débauches
Portée par le grandiose d'un lyrisme désespéré, habitée par la nonchalance de l'ivresse et la folie vagabonde, peuplée de démons et de spectres irréconciliables, l'errance de Frederick Exley – maudit parmi les vivants, démiurge parmi les fous – a des allures d'épopée liquide et déliquescente.
Toute une vie de guingois, toute une vie de débauche exutoire, toute une vie réglée sur la tour branlante de l'horloge sans aiguilles, toute une vie perdue, retrouvée, perdue à nouveau.
Toute une vie sans issue, une vie comme une tignasse incoiffable - cheveux hirsutes sur crâne démesuré -, toute une vie à la quête de quelque chose, mais quoi ?
Toute une vie animée comme une variation circulaire : hôpital psychiatrique/maison de maman/appartements minables.
Le dernier stade de la soif c'est la rencontre d'un peuple attiré par le néant, absorbé par la névrose, la rencontre d'une certaine Amérique aux exigences stupides, le mérite et le succès, la beauté et la salubrité : la bêtise en quelque sorte.
Exley l'amoche, son Amérique, il lui tire dessus à boulets rouges, il s'en extraie pour mieux en extraire sa laideur, sa puanteur, ses idéaux de Grande Nation.
Le dernier stade de la soif est un livre immensément drôle, cynique et tendre. C'est une parade de personnages inouïs, géniaux et complètement timbrés : Paddy the Duke, enfermé notoire, imbattable au ping-pong ; Bunny sue, la fille aimée et convoitée puis haïe ; Mister Blue, menteur chevronné, buveur de premier ordre et prêt à faire 50 pompes dès qu'on lui ordonne ; l'Avocat, samaritain iconoclaste ; et tant d'autres...
Et puis, il y a le football américain !, véritable passion de l'auteur, passion autant que réconfort, sa prise au monde. Son refuge, sa planche de survie quand les eaux deviennent trop tumultueuses. Les New York Giants, l'icône Franck Gifford, son stade, son public...
Un grand livre, un livre géant même, une plongée décapante et abyssale dans l'âme éthérée d'un homme d'une lucidité chancelante.
Un homme étincelant de folie et de romantisme aliéné. Le comprendre c'est l'aimer.