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Désarçonné par l'échec commercial de l'ouvre de sa vie, Exley perd magistralement tout contrôle et consigne dans ce vrai-faux journal de bord, cru et sans fioriture, son inextinguible faim de gloire et de littérature. Ce livre n'est pas la suite du Dernier Stade de la soif. C'est un instantané des États-Unis des années 1970, écrit pendant sept ans, traversé de dérives, de deuils et de transgressions.
C'est la tentative, ambitieuse et désespérée, d'un écrivain pour se soustraire à ce qu'il nommait le « chagrin universel ».
Frederick Exley [1929-1992] est à la fois un écrivain unique et emblématique des lettres américaines. Unique, car il habitait un univers étrange et n'obéissait à aucune règle; emblématique car, en écrivain américain typique, sa légende s'est faite sur seulement trois livres.
La faim succède à la soif
Voici un ouvrage au genre incertain. Sous l'égide de de "prose fictionnelle", Exley tisse une trame entre le journal littéraire, l'autobiographie, l'essai et le recueil de digressions. Une (dé)construction qui surprend au début, mais charge au lecteur de se laisser porter, de lâcher les amarres, et de ne pas tenter d'établir une chronologie dans la vie d'Exley, telle qu'il nous la narre.
Entre fragments de vie intime, de récits de biture et de nonchalance, A l'épreuve de la faim nous offre une plongée intéressante et originale (car vécue de l'intérieur!) dans la littérature américaine contemporaine.
Lecteur, si vous cherchez un récit un peu décalé et si vous êtes féru de littérature américaine, cet ouvrage est pour vous ! En revanche, je ne le conseillerai pas à ceux qui cherchent un bon roman à la Karoo.