Devenue marginale et hermétique à la tendresse à cause d’un traumatisme remontant à l’enfance, Phénix est incapable de se montrer maternelle. A l’adolescence, sa fille a préféré fuir la maison. Dix ans plus tard, au même âge, son fils Loup se retrouve dans le quartier pour mineurs d’une prison.
L’écriture est jolie, l’art du conte maîtrisé et l’on ne s’ennuie pas une seconde dans cette histoire en clair-obscur, esthétiquement composée. C’est pourtant cette même recherche formelle qui a fini par s’avérer contre-productive chez moi : à force d’intentions poétiques et d’effets de style, le récit m’a semblé verser dans l’artifice, au trop grand détriment de sa crédibilité.
J’ai eu ainsi beaucoup de mal à me faire aux personnages : entre une mère objet de tous les fantasmes dont on ne percera jamais la déroutante image pour en comprendre vraiment les failles, un fils tellement fragile qu’il en paraît presque demeuré et fait bien plus office d’agneau sacrifié que de loup enragé, un médecin au comportement improbable lors d’un accouchement fantasmagorique qui occupe une place inexplicable dans le récit, seule la fille, par son absence, acquiert paradoxalement quelque réalité.
C’est finalement le très beau travail sur sa forme qui fait l’originalité de cette histoire. Sorte de clair-obscur parfois presque fantastique où dansent les ombres de personnages plus esquissés que réellement incarnés, elle confirme, s’il le fallait, une bien jolie plume, mais s’avère pour moi une relative déception après mon précédent coup de coeur pour Tropique de la violence du même auteur.
Devenue marginale et hermétique à la tendresse à cause d’un traumatisme remontant à l’enfance, Phénix est incapable de se montrer maternelle. A l’adolescence, sa fille a préféré fuir la maison. Dix ans plus tard, au même âge, son fils Loup se retrouve dans le quartier pour mineurs d’une prison.
L’écriture est jolie, l’art du conte maîtrisé et l’on ne s’ennuie pas une seconde dans cette histoire en clair-obscur, esthétiquement composée. C’est pourtant cette même recherche formelle qui a fini par s’avérer contre-productive chez moi : à force d’intentions poétiques et d’effets de style, le récit m’a semblé verser dans l’artifice, au trop grand détriment de sa crédibilité.
J’ai eu ainsi beaucoup de mal à me faire aux personnages : entre une mère objet de tous les fantasmes dont on ne percera jamais la déroutante image pour en comprendre vraiment les failles, un fils tellement fragile qu’il en paraît presque demeuré et fait bien plus office d’agneau sacrifié que de loup enragé, un médecin au comportement improbable lors d’un accouchement fantasmagorique qui occupe une place inexplicable dans le récit, seule la fille, par son absence, acquiert paradoxalement quelque réalité.
C’est finalement le très beau travail sur sa forme qui fait l’originalité de cette histoire. Sorte de clair-obscur parfois presque fantastique où dansent les ombres de personnages plus esquissés que réellement incarnés, elle confirme, s’il le fallait, une bien jolie plume, mais s’avère pour moi une relative déception après mon précédent coup de coeur pour Tropique de la violence du même auteur.