Qui n’a pas un jour rêvé d’avoir au moins une fois dans sa vie ce prof un peu fou, bourré d’audace et d’originalité qui vous marquera toute sa vie durant ? C’est une chance dont on ne mesure jamais au moment présent la valeur…jamais !
Keating fait partie de ces phénomènes, qui ont un talent fou, mais qui ne sont pas taillés pour se fondre dans le moule dans lequel ils sont sensés rentrés.
Dans un austère collège de la nouvelle Angleterre, de jeunes fils à papa, viennent là afin d’intégrer la fine fleur des universités. Les profs y sont vieux, conformistes, plein
de principes…. Keating, pourtant un ancien élève du collège, arrive avec toute sa fougue, et son originalité. Il n’a aucune intention de "fabriquer " de parfaits stéréotypes, mais au contraire des êtres capables de penser par eux-mêmes, capables de rêver pour être des hommes libres.
« L’homme n’est jamais aussi libre que lorsqu’il rêve. »
Enseignant la littérature, c’est par le biais de la poésie qu’il va entrainer ses élèves sur des chemins de traverses. La poésie….je sais, je ne suis pas une grande fan…mais à lire ceci, je ne peux qu’être d’accord :
« Et ne restreignez pas la poésie au seul langage. La poésie est présente dans la musique, dans la photographie, voir dans l’art culinaire-partout où il s’agit de percer l’opacité des choses pour en faire jaillir l’essence à vos yeux. Partout où ce qui est en jeu, ‘est la révélation du monde. La poésie peut se cacher dans les objets ou dans les actions les plus quotidiens mais elle ne doit jamais, jamais, être ordinaire. »
Seulement les choses seraient trop simples s’il n’y avait pas ces vieilles badernes de profs selon l’ancien modèle, mais surtout l’univers familial parfois encore plus conformiste que celui du collège.
Gageons que le passage de Keating, fut-il aussi bref, aura changé la vie de ces collégiens, et leur aura donné les clés d’un autre monde, celui de la liberté.
A bien y réfléchir, j’ai eu aussi un Keating dans ma vie de lycéenne ; lui aussi n’était pas à son aise dans ce monde éducatif si cloisonné et formaté que j’ai connu. Le temps d’une année scolaire, il ne m’aura pas appris à devenir poète, mais à savoir lire entre les lignes, et surtout à ne pas gober bêtement ce que le premier son de cloche pouvait me susurrer. Il avait créé un club de presse, il enseignait l’histoire, assez mal du reste ; mais ce qu’il nous a appris, personne d’autre ne l’a fait aussi bien !
Le pouvoir des mots
« Ô Capitaine ! Mon Capitaine !» Qui ne connaît pas cette phrase symbole d’un film devenu culte. Quoi qu’en pense les autres, il faut rompre avec les vieilles habitudes, avec le conformisme, préserver ses convictions, nager à contre-courant à tout prix afin d’affirmer sa personnalité et « Ne pas découvrir, quand viendra la vieillesse, qu’on n’a pas vécu » ; tel est l’enseignement du nouveau Professeur de lettres du Collège de Welton, M. Keating. Un élève va oser révéler ses réelles aspirations et cela finira en drame. A quoi peuvent mener de simples mots ? Qui est le vrai responsable de cette tragédie ? Le rôle de l’enseignant, interprété par Robin Williams m’avait bouleversé. Le livre, dont les textes encensent véritablement la beauté de l’écriture m’a ému au plus profond de mon être. Terminons par la citation qui devrait définir tout un chacun mais qui, finalement, est très difficile à appliquer : «C’est dans ses rêves que l’homme trouve sa liberté, cela fut, est et restera la Vérité ».