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Les Camisards avaient inspiré Les Fous de Dieu à Jean-Pierre Chabrol. Et les Communards, Le Canon Fraternité. Cette fois, ce sont les protestants du temps de la Saint-Barthélemy et de Henri de Navarre qui lui dictent un grand roman où passent le souffle et les passions d'une époque exceptionnelle. Ce temps terrible, plein d'ardeur, de cruauté, d'amour aussi foisonne en personnages peu communs. Jean-Pierre Chabrol a choisi entre tous Agrippa d'Aubigné, et plus particulièrement la jeunesse de l'auteur des Tragiques.
D'Aubigné, soudard et grand poète, homme de foi et massacreur, mauvaise conscience du roi Henri qui est moins intransigeant, plus "politique" que lui, sa vie n'est qu'une formidable chevauchée. Mais cette histoire, vieille de près de quatre siècles, comment la comprendre, en 1975, comment en retrouver la vérité ? Le romancier imagine un monstrueux organisme scientifique, bien d'aujourd'hui. L'ORGUE (Organisation des Recherches de Groupe de l'Université d'Etat) se penche sur le cas d'Aubigné, le décortique.
Des enquêteurs impitoyables organisent des psychodrames. Sous l'oeil implacable de caméras, des acteurs essaient non pas de jouer, mais d'être d'Aubigné, Henri IV... Confrontations dramatiques d'où jaillit non seulement la vérité, mais la vie retrouvée. Ainsi la fresque historique se double d'un roman satirique. Car chacun sera libre de reconnaître dans l'ORGUE tel organisme scientifique, ou la télévision, ou un parti.
Mais, des terribles enquêtes, des intrigues, des terreurs de l'ORGUE jaillit le portrait inoubliable de d'Aubigné, de ses compagnons et de leur temps, un temps sauvage où le sang et la poésie coulaient de la même source.
