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" Et puis tout à coup, un homme entra. En une seconde, je compris tout : que l'amour me ravage, que le moindre accroc emporte toute la pièce, que je ne puis attendre, que posséder est un supplice qui précède le suivant, celui de la dépossession, qu'il n'y a pas d'autre félicité. Je connus toutes les affres d'un amour puissant développé, quand cet amour n'avait pas encore une minute d'existence. Je n'eus donc jamais à vouloir cet homme.
Mes premiers sentiments délivraient avec une clarté anthropométrique le signalement de l'amour, et mon cœur s'éduqua et s'enflamma non par paliers, par degrés, mais instruit sur-le-champ, dans l'expérience de cet amour, dans un amour expérimenté. Il fut dès le début un amour accompli, et c'est cet accomplissement qui faussa les perspectives. Je ne vis pas, par exemple, que l'homme était beaucoup plus âgé que moi.
J'avais quatorze ans, il devait en avoir au moins trente-huit. "