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"Des réunions avaient lieu chez Flaubert k dimanche après-midi. Elles étaient intimes. Daudet, Zola, les Goncourt, Maupassant, Tourgueniev, tous unis par la littérature : elle est leur intérêt à tous, leur métier à tous. Avec Tourgueniev, ils faisaient connaissance avec un monde nouveau, exotique. Il parlait beaucoup de la Russie, il leur faisait connaître Pouchkine, Tolstoï. B remplissait là aussi son rôle d'ambassadeur de la Russie.
Et l'on peut ajouter ceci : Tourguéniev était parmi eux beaucoup plus européen qu'eux. Il savait, outre le français, l'allemand, l'italien, l'anglais et l'espagnol. Là, chez Flaubert, [...] il traduisait à livre ouvert pour ses amis Goethe et Swinburne et, en dépit de son âge, de la goutte, de toute l'amertume accumulée, il se passionnait et entrainait les autres. [...] La littérature est au fond le côté le plus pur, le plus élevé, le plus irréprochable de Tourguéniev ; comme Flaubert, il lui est voué corps et âme ".
Boris Zaitsev, La vie de Tourguéniev, chapitre." Paris"